Expressions T

TÊTE DE LINOTTE: Expression française qualifiant quelqu’un d’étourdi ou un esprit, une personne sans mémoire, changeante.

L’origine de cette expression française s’explique par la combinaison de la forme péjorative de tête et l’attribution de la futilité aux oiseaux . Le terme « étourdi » vient du latin et semble être un diminutif ou une version écourtée de »avoir le cerveau étourdi comme la grive ».

De plus l’étourneau toujours dans la langue latine a été influencé dans sa forme par « étourdi ». Dans la psychologie animale populaire, la linotte et l’étourneau sont qualifiés de changeants et absurdes qualificatifs aussi gratuits qu ceux attribués au mulet borné et têtu.

La tête dans cette expression française représente la pensée et il est donc naturel de la combiner avec des animaux à comportement caractéristique

TUER LE TEMPS: Expression française du XVII ème siècle signifiant échapper à l‘ennui en s‘occuppant ou en se distrayant.

Cette expression française a le même sens que « passer le temps » mais elle l’exprime de façon plus énergétique en traduisant le refus de la dimension temporelle. C’est ce temps perdu qu’il faut détruire en bloc pour le transformer en fragments d‘occupations multiples.

De ce fait le mot « tuer » dans cette expression française semble être le reflet d’une angoisse fondamentale.

En Afrique du Nord,cette expression française existe mais le temps n’est point tué, il est tout simplement écourté pour être transcrite par « ikassar elwakt »

TARTE A LA CREME: Expression française signifiant un lieu commun, une formule rebattue, vidée de son sens pour avoir été répétée à tout propos.

Cette expression française a pour origine le jeu du corbillon de l’époque de Molière où il était question de citer le maximum de mots se terminant pas « on » comme corbillon.

L’expression française citée ci-dessus a vu le jour dans des pièces de Molière comme  » L’école des femmes » où on vante les mérites de la femme ignorante du code des jeux de société.

Cette expression française est reprise par Molière dans la « Critique de l’école des femmes »où le fait de répéter inlassablement et comiquement cette expression française lui donne un aspect stérile et c’est cette allusion de formule creuse qui lui a donné son sens contemporain

Depuis ce temps, « tarte à la crème » est devenu le symbole des lieux communs les plus éculés mais le sens de l’expression française évoquant les batailles burlesques où ce gâteau sert de projectile n’est plus utilisé

Signification : Être bon pour l’exploitation, apte à faire toutes les corvées.

Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Dès le moyen-âge à l’heure où l’esclavage existait encore, le serf se devait de payer à son maître un impôt en argent  à savoir la taille et des journées de travail non payées qui seraient les corvées. Cela supposait donc que l’esclave en question était totalement à la merci du seigneur. C’est donc en partant de ce principe que le serf était taillable et corvéable à merci qui reste valable de nos jours mais dans des circonstances et réalités différentes.

Exemple d’utilisation : La liberté des entreprises consiste à pouvoir polluer et saccager l’environnement, à être dispensées du financement de la collectivité par le biais des allègements d’impôts et de charges sociales, et à pouvoir disposer de salariés corvéables à merci, licenciables facilement et payés le moins cher possible. (forum.wordreference.com)


TENIR COMME A LA PRUNELLE DE SES YEUX: expression française qui date du début du XIV ème siècle et qui signifie tenir beaucoup à quelqu’un ou quelque chose.

Commençons tout d’abord par definir cette prunelle qui semble-t-il signifie la pupille par comparaison aux petites baies du prunier. Une autre définition fut donnée à ce terme pour dire qu’il s’apparente à la petite image ou la petite poupée que l’on voit se former dans l’oeil. Ces formes diminutives correspondent à la valeur affective du terme.

Une autre expression française antérieure à la notre prend le même sens et s’exprime par « aimer plus que son oeil » où l’oeil connait une grande valeur de la part de celui qui l’utilise comme seul organe lui permettant de voir.

La notion de valeur excessive de l’oeil dans cette expression française se retrouve en Tunisie dans un proverbe traduit intégralement qui affirme « nhotou fi mamou inaya » ou je le mets dans la prunelle de mes yeux dans le sens d’y tenir énormément ou d’en prendre soin.

Signification : Hésiter, tergiverser

Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française attestée au XIXème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le pot dans ce cas prendrait son sens dans le vocabulaire du XVème siècle à savoir la grosse marmite servant à cuire les repas de famille. Or par temps de famine, il fallait tourner autour de ce pot en question dans l’espoir de chaparder quelque chose à manger. Au XIXème siècle, tourner autour du pot quitta les cuisines pour exprimer tout ce qui pourrait être pris par un moyen détourné.

Exemple d’utilisation : Frousse panique devant les mots à enchainer come devant l’acte à accomplir. Toujours tourner autour du pot. Ondoyer, biaiser, tergiverser. (M. Leiris)

Expression française synonyme : Noyer le poisson

TOMBER DANS LE PANNEAU: Expression française du XVII ème siècle signifiant tomber dans le piège.

Les origines de cette expression française remponte au XIII ème siècle où le panneau était dans le lexique du chasseur, un filet qui sert à prendre un gibier.

De ce fait cette expression française n’a aucun sens familier ou argotique mais une signification plus technique lié à une utilisation professionnelle.

Notre expression française peut s’exprimer d’une autre manière mais en gardant le même sens pour dire « tomber dans les filets de quelqu’un » . Toutefois cette expression française utilisée avec le terme « filets » peut prendre une connotation amoureuse.

Une autre expression française de même signification, utilisée par Molière mais complétement désuète à savoir « jeter quelqu’un dans le panneau »

TOURNER LA PAGE: Expression française du début du XIX ème siècle signifiant le fait de commencer un épisode nouveau de sa vie en décidant de ne pas tenir compte de ce qui vient de se passer. Cette expression française est surtout employée en matière sentimentale pour dire « on oublie tout et on recommence« 

L’origine de cette expression française est une allusion aux livres d’histoire où la page désigne une période de vie et pour passer à la période suivante il faudrait tourner cette page et par conséquent cacher le contenu de la précédente et par métaphore l’oublier volontairement.

Cette expression française se retrouve en Afrique du Nord et surtout en Tunisie dans le proverbe suivant « nfasskhou w naaoudou men jdid », on efface et on recommence, allusion faite à l’ardoise des écoles coraniques sur laquelle on apprenait à lire et à écrire puis qu’on effaçait volontairement pour apprendre une nouvelle leçon.

TRANCHER LE NOEUD GORDIEN: Expression française qui signifie le fait de résoudre une grande difficulté de manière radicale.

Avant de comprendre les origines de cette expression française essayons d’abord de définir le « noeud gordien ». D’après la légende, ce noeud inextricable liait le joug au timon du char de Gordias, roi de Phrygie. Ce char était conservé à l’abri du temple de Zeus, à Gordion la capitale phrygienne.

Cette expression française fait allusion à la légende selon laquelle Alexandre le Grand trancha ce noeud de son épée car il n’arrivait pas à le dénouer autrement pour accomplir de manière détournée l’oracle qui lui promettait l’empire d’Asie.

 

Signification : Se dégager de manière habile, d’une affaire difficile, se tirer d’une affaire sans y perdre de l’argent.

 

Origine : Expression française du XVème siècle qui puiserait ses origines dans un jeu des fillettes de l’époque où il était question de placer des épingles au milieu d’un cercle et se devait de les faire sortir avec une balle qui devait frapper le mur proche du cercle pour venir ricocher en ce dernier et pour gagner, il fallait au minimum récupérer sa mise.

 

Toutefois, il reste à préciser que cette expression française contiendrait aussi une allusion érotique où l’épingle représenterait le sexe masculin et le risque encouru serait dans ce cas de subir les conséquences d’une paternité non désirée.

 

Exemple d’utilisation : Il lui semblait, et ce n’était pas absolument faux, que cette méfiance lui permettrait de tirer toujours son épingle du jeu, de glisser, insaisissable à travers les plus dangereuses aventures. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)

 

Expression française synonyme : Se tirer d’embarras,