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Trempé Comme Une Soupe : Expression française qui date de la fin du XVIII ème siècle et qui signifie complétement mouillé par la pluie.

La première idée de cette expression française qui viendrait à l’esprit serait de comparer la soupe au liquide qui mouille.

Par contre, cette expression française fait allusion à la soupe telle que définie à l’époque et qui serait le morceau de pain que l’on trempait dans le potage et qui en ressortait complétement mouillé.

Cette expression française a traversé les frontières et la « trempette » a atterri sur l’autre rive de la Méditerranée, en Tunisie où la comparaison s’effectue avec le poussin qui vient de sortir de l’oeuf, tout trempé et le duvet collé à sa chair avec l’expression « mneffekh kil fallous » ou trempé comme un poussin.

Signification : Travailler pour rien, gratuitement

Origine : Expression française dont les origines remontent au milieu du XIXème siècle mais qui restent un tant soit peu incertaines et obscures. Selon certaines interprétations, les soldats du royaume de Prusse ont un salaire dérisoire. Pour d’autres travailler pour le roi de Prusse viendrait plutôt d’une chanson du milieu du XVIIIème siècle inventée pour se moquer de la défaite du prince de Soubise pour sa défaite. La dernière explication ferait allusion à Frédéric Guillaume Ier, connu pour son avarice extrême qui payait dérisoirement les gens qui travaillaient pour lui.

Exemple d’utilisation : Politicien peu scrupuleux au demeurant, qui avec des dédains de grand seigneur racé, ne se gênait pas de travailler à ses heures pour le roi de Prusse, c’est le cas de le dire. (M. Proust : a la recherche du temps perdu)

Sous d’autres cieux : En Afrique du Nord et en Tunisie principalement le peuple utilise l’expression « aala rahmet el weldin », en d’autres termes travailler et être payé par des prières pour le salut de l’âme des parents généralement décédés; donc pour ne rien gagner soi même.

TIRER LE DIABLE PAR LA QUEUE : Expression française qui remonte au XVIIème siècle qui signifie avoir de la peine à trouver de quoi vivre, ou plus simplement vivre avec des ressources insuffisantes.

Cette expression française a connu plusieurs explications et origines : Selon certains, c’est l’histoire de l’homme misérable faisant appel au diable pour le sortir de la misère qui se détourne de lui. L’humain pour retenir le démon et l’implorer le retient par la queue.

Le fait de « tirer par la queue » se retrouve dans d’autres expressions françaises comme « brider son cheval par la queue » ou « écorcher l’anguille par la queue » pour dire « commencer par la fin » et dans notre expression française le même sens subsiste et « tirer le diable par la queue » correspond au fait d’emmener et attirer le diable maladroitement en s’y prenant à l’envers.

Selon une autre explication qui daterait du XVIème et XVIIème siècle, cette expression française signifie travailler humblement pour gagner sa vie sans faire aucune allusion à une pauvreté extrême ni de gêne ou difficultés à gagner sa vie.

Signification : Éviter un péril pour éviter de tomber sur un danger plus grand
Origine : Expression française qui trouve son origine dans l’Antiquité grecque où Charybde et Scylla sont deux monstres marins symbolisant les marées et les récifs du détroit, en d’autres termes les dangers de la mer. Charybde, fille de Poséidon dieu des mers, et de Gaïa la terre était reconnue pour être continuellement affamée. Après avoir dévoré le bétail d’Héraclès, Zeus l’envoya pour la punir, au fond d’un détroit où elle se mit à dévorer les bateaux trois fois par jour. Quant à Scylla, c’était une nymphe marine aimée de Glaucos, une divinité marine, fils de Poséidon. Pour que Scylla tombe amoureuse de lui, Glaucos demanda à la magicienne Circé de lui procurer un filtre d’amour. Amoureuse de Glaucos, Circé changea Scylla en monstre marin à six têtes. Ainsi, un marin qui parvenait à échapper à Charybde devait s’attendre à rencontrer Scylla. De ce fait, cette expression française est utilisée pour dire que l’on évite un danger pour en rencontrer un autre plus grave.

Sous d’autres cieux : Cette expression française a su traverser les frontières et se retrouve sur l’autre rive de la Méditerranée, plus exactement en Tunisie où on dit  » Hrab mel katra ja ta7t el mizeb » faisant allusion à la personne qui pour éviter l’eau qui fuit de son plafond et lui tombe sur la tête, s’installa sous la gouttière

 

Tomber des nues Signification : Être  extrêmement  surpris par l’irruption inopinée d’un évènement

Tomber des nues Origine : Expression française de la fin du XVIIème siècle qui puiserait ses origines selon certaines interprétations, dans la mythologie. Chez les romains, et selon Plutarque, il eut une anecdote d’un homme cru mort et qui a subitement apparu chez lui et a du selon les lois et coutumes du pays faire son entrée dans sa propre maison par le toit, symbole d’une descente du ciel ou des nues. Les grecs d’Athènes particulièrement et dans des circonstances analogues étaient supposés naître une deuxième fois et ne pouvaient rentrer chez eux qu’après avoir affronté une formalité symbolique, comme une nouvelle naissance.

Tomber des nues Exemple d’utilisation : Qu’est ce que ce ton sec, qui réprimande ? Je tombe des nues ! Vraiment, si j’étais poltronne, j’aurai une belle occasion de crier à l’aide, seule avec cet individu, qui me parle de là-haut ! Il a peut-être bu lui aussi mais plus que moi ? (Colette : la vagabonde)

Tomber des nues Expression française synonyme : tomber de haut

 

TOMBER (PLEUVOIR) DES HALLEBARDES : Expression française qui remonte à la fin du XVIIème siècle et qui signifie pleuvoir très fort ou à verse.

La première origine de cette expression française remonte au XVème siècle, période de guerre en France et la hallebarde était une sorte de lance longue et pointue. De ce fait la comparaison entre ces lances acerbes et les gouttes de pluie était légitime mais elle fut très vite délaissée.

Une autre explication quant à l’origine de cette expression française fut trouvée au XVIème siècle en puisant dans la langue argotique où lance signifiait eau et plus tard eau de pluie, et pleuvoir se disait lancequiner.

De ce fait par simple substitution, hallebardes remplaça lance pour garder une petite touche d’antan et repose sur l’ambiguïté entre le sens usuel et le sens argotique.

Il se pourrait aussi que dans cette expression française l’évocation d’une grande quantité de pluie lui confère l’opacité d’un objet plus solide comme ces lances. Une autre expression française s’est vue rajoutée dans ce sens de solidité à savoir qu’ « il pleut des cordes« 

TROUVER CHAUSSURE A SON PIED : Expression française du XVIème siècle qui signifie trouver ce dont on a besoin ou bien la personne qui convient.

A l’origine, cette expression française a connu un autre sens et voulait dire plutôt « trouver quelqu’un qui résiste« . A l’époque « à » signifiait « contre » et l’image associait un pied chaussé contre l’autre.

L’expression française « trouver chaussure à son pied » trouve une valeur plus moderne de convenance et évoque l’adaptation du contenu au contenant. Elle s’emploie surtout dans un sens métaphorique où un homme trouve la femme qui lui convient.

Au Maghreb, les arabes adoptent la même signification de notre expression française et remplacent la notion de convenance du « pied » et de la « chaussure » par une marmite et son couvercle.

Une allusion à des sous-entendus sexuels se retrouve dans cette expression française par l’utilisation des mots « pied » et chaussure » au singulier.

TOMBER EN PANNE : Expression française qui se dit lorsque quelque chose refuse brusquement de fonctionner.

Expression française dont l’origine appartient à la marine. En effet, au XVIème siècle on utilisait déjà l’expression « bouter veut en penne », puis « mettre à penne », quand le marin cherchait à ralentir le bateau ou à l’immobiliser en équilibrant l’effet du vent dans les voiles.

De ce fait, la panne sèche avait aussi pour origine le milieu marin et signifiait l’immobilisation de la marine par le seul moyen du gouvernail sans aucune voiture, par opposition à la panne courante.

De nos jours, l’expression française tomber en panne signifie un arrêt dans le travail ou dans une activité faute de moyens ou plus communément manquer de quelque chose. Cette expression française reste depuis le début du XXème siècle très utilisée dans le domaine de l‘automobile pour expliquer l’arrêt involontaire du moteur.

TEL EST PRIS QUI CROYAIT PRENDRE : L’origine de cette expression française remonte à Jean de la Fontaine dans sa fable « Le Rat et l’Huitre » qui est passée en proverbe et signifie que celui qui pense tromper autrui est en fait victime de sa machination.

Cette expression française reprend la morale de « l’arroseur arrosé ».

De nos jours, cette expression française reste un incontournable de la sagesse des nations pour venger les victimes.

En effet, cette expression française veut montrer qu’un piège ou un stratagème se retournent contre leur investigateur qui s’étonne que son vis à vis connaisse et utilise des ruses qu’il croyait « un bien acquis »

Une autre expression française qui va dans le même sens mais beaucoup plus récente «  à malin, malin et demi« .

TIRER LES PLANS SUR LA COMÈTE : Expression française qui signifie faire des projets sur des hypothèses peu vraisemblables en comptant sur des événements prévus ou lointains.

Par contre, comment justifier le sens de cette expression française?

Tirer un plan veut dire en plus simple « faire un projet« ; et une comète est par définition un objet céleste étonnant et l’association des deux mots a donnée la base de cette expression française pour dire « nourrir des projets chimériques« .

Selon une autre explication de cette expression française qui semble complémentaire à la première , la comète est un objet lumineux et par delà mystérieux; et tirer des plans signifie imaginer quelque chose ce qui démontre le coté farfelu des hypothèses formulées à ce sujet.