Expressions G

Signification : Mauvais sujet, celui qui mérite d’être pendu

Origine : Expression française familière du milieu du XVIIème siècle où le terme gibier se définirait selon le dictionnaire juridique de l’époque comme étant le ressort et « ce n’est pas votre gibier » se traduirait donc  par « ce n’est pas de votre ressort » et qui serait par contre de la juridiction d’un juge.

Exemple d’utilisation : Pourrai-je aimer un lâche, un homme sans foi, sans honneur, un gibier de potence. (H. de Balzac)

Signification : Gagner sa vie

Origine : Expression française qui reste le symbole d’un dur labeur. La croûte est utilisée pour spécifier la notion de dureté et gagner sa croûte fera allusion à celui qui gagne sa vie en travaillant durement. Elle se différencie de l’expression gager son pain par l’aspect du dur  labeur

Expressions françaises synonymes : gagner sa vie, gagner son bifteck

Signification : Être en colère, gémir bruyamment

Origine : Expression française qui puise ses origines dans la bible pour montrer à la fois la douleur et la colère. L’évocation biblique rapelle la notion de pleurs et de grincements de dents.

Exemple d’utilisation : J’ai pris des morceaux de ma vie et je les ai cousus aux morceaux de la vie des autres, riant quand l’envie m’en venait, grinçant des dents quand des souvenirs d’humiliation me grattaient la chair sur le dos. (Jules Vallès : L’insurgé)

Signification : Obtenir une situation plus élevée, prendre du galon

Origine : Expression française du XIXème siècle qui puise ses origines dans le milieu de la chevalerie pour expliquer les moeurs médiévales dans les encouragements et récompenses du nouveau chevalier. En effet, à cette époque, les éperons sont un des symbole de la dignité. « Gagner ses éperons » servait donc à établir un lien entre la jeunesse symbole de l’inexpérience et le courage de la noble profession de chevalier parti en guerre.

Signification : Des vauriens, des gens prêts à mal faire

Origine : Expression française du milieu du XVIème siècle qui serait une traduction intégrale de la citation latine « ejustem farinae ». Elle viendrait d’une tradition dans le monde du théâtre où les comédiens se saupoudraient le visage de farine. Or à cette époque les comédiens étaient généralement excommuniés. Aussi, notre expression française se baserait sur le fait que tout homme enfariné était semblable au comédien donc mal vu de Dieu et des hommes et  par définition appartenant à un groupe réputé nuisible.

Signification : Garder des moyens ou des ressources pour un emploi futur, économiser, mettre de côté.
Origine : Expression française de la fin du XVIème siècle qui se baserait sur la métaphore de la poire, fruit juteux qui peut donc étancher la soif pour décrire la nécessité d’économiser pour s’épargner les aléas et imprévus de l’avenir.
Exemple d’utilisation : Le moribond, touché de repentir avoua à son amie que les 45000 francs….n’avient point été perdus mais qu’il les avait gardé pour se constituer un petit capital, une poire pour la soif (Goron : L’amour à Paris)

Signification : Être frustré d’un avantage espéré ou subir une désillusion.
Origine : A l’époque Gros-Jean était synonyme de malchanceux ou idiot. Ce qualificatif de la fin du XVIIème siècle e retrouve dans la fable de La Fontaine « la laitière et le pot au lait » . Il en a découlé plusieurs expressions qui ramènent toutes dans le sens de celui qui était ignare et qui voulait corriger celui qui en a le savoir. L’adverbe devant prend le sens de l’époque et remplace d’avant dans le langage contemporain. De ce fait « être gros-jean comme devant » c’est découvrir que l’on a été dupé et redevenir ce que l’on était à savoir un nigaud avec en plus le sentiment de désillusion et de ridicule.
Exemple d’utilisation : …. je rentrais chaque fois à la maison, gros-jean comme devant...(L.F. Céline)

Signification: expression qualifiant un espace exigu ou minuscule
Origine: au XVIème siècle, il y avait une nette distinction entre le mouchoir de poche et le mouchoir de col. Le mouchoir de col était plus grand, pas très éloigné du foulard et se mettait autour du cou. Le mouchoir de poche, dont l’usage est progressivement entré dans les moeurs, était réservé à la haute société. Comme le gant ou l’ombrelle, le bout de tissu faisait partie de la panoplie vestimentaire de rigueur et servait aussi à se moucher. Par contre, ceux qui n’appartenait pas à cette classe noble comme les bourgeois qui lorsque leur nez coulait se servaient de la manche de leur vêtement et les gens du peuple de leurs doigts.
Heureusement, ces habitudes ont mis du temps à disparaitre et le mouchoir de poche a connu des formes diverses jusqu’au XIXème siècle où il s’est standardisé. De nos jours, il existe le Kleenex, mouchoirs en cellulose apparus au début du XXème siècle.
Exemple d’utilisation: un jardin  aussi grand qu’un mouchoir de poche où poussaient des oignons, choux et persil (Maupassant)

Un fou dans une poche

Signification: Expression française qui signifie gagner sa vie en travaillant durement.
Origine: Expression française d’inspiration biblique puisqu’elle renvoie directement à la génèse où il est écrit que « c’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été pris, car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière ». Ainsi Adam et Eve, chassés du paradis terrestre, devront travailler pour pouvoir survivre. le pain dans cette expression française est symbole de travail, c’est à dire ce qui est donné en échange d’un travail, en d’autres termes, synonyme d’argent.
Plusieurs expressions françaises dans le même sens, sont issues de la notre où c’est juste le mot pain qui change pour obtenir  par exemple « gagner son bifteck ».

GRAISSER LA PATTE A QUELQU’UN : Expression française du XVII ème siècle qui signifie donner illégalement de l’argent pour obtenir quelque chose.

Au XIV ème siècle, cette expression française existait sous une autre forme à savoir « oindre la paume » et le passage n’a servi qu’à animaliser le bénéficiaire. De plus la notion de gras est assimilée au profit et un homme gras de l’époque était celui qui était riche. Par contre la notion de gras est pas assimilé à une richesse douteuse dont les origines sont malhonnêtes car le gras a toujours été le symbole du gain illicite comme dans l’expression française « engraisser les mains à quelqu’un » qui peut être considérée comme l’ancêtre de la notre.

La notion de gras servant à désigner la corruption se retrouve aussi de l’autre côté des frontières en Tunisie où colonialisme oblige; « nchahmou » se dit pour graisser quelqu’un (je le graisse pour la traduction intégrale) pour obtenir ses faveurs moyennant une somme d’argent