Expressions E

Signification

Allié dans une famille, parent par alliance ou conjoint d’un membre d’une famille

Origine de l’expression « Être une pièce rapportée »

Expression française sortie droit du dictionnaire argot et qui est donc considérée familière et populaire. Elle sert à désigner de manière péjorative un membre de la famille qui est arrivé au sein de ce groupe soudé par alliance et n’ont ne lui appartient pas grâce aux liens du sang.

L’expression a été attestée au XVIIème siècle et les termes y afférant gardent leur sens premier puisque le verbe rapporter est synonyme de « joindre » ou « ajouter ». Ceci fera donc référence à un morceau qui serait ajouté à un plus grand ensemble. La notion de « pièce rapportée » n’a pas pris de sens péjoratif jusqu’au XIXème siècle où elle fut largement remplacée par le qualificatif beau suivi du lien de parenté comme beau père, belle-mère, belle sœur…..

Ce sens péjoratif a été perçu par des locuteurs plus contemporains par le terme « pièce » car ceci a plutôt tendance à désigner un objet plutôt qu’une personne et le mot rapporter se rapproche davantage du verbe « apporter ».

Exemple d’utilisation

Elle a plus de cinquante descendants. Avec les pièces rapportées, ça lui fait une famille de pratiquement soixante-dix.

Signification

Être à pot et à rot chez quelqu’un s’explique par le fait d’avoir son couvert mis habituellement chez une personne pour y manger à son aise.

Origine de l’expression « Être à pot et à rôt »

Expression proverbiale française qui explique le fait d’aller manger chez autrui régulièrement. Mais la question qui se pose serait de savoir pourquoi ne parle-t-on que de pot et de rôt. En effet, les gens de l’époque ne connaissaient pour toute nourriture que le pot, diminutif du pot-au-feu qui est une viande bouillie et le rôt signifiant viande rôtie.

A partir de là, il est possible de trouver approximativement à quand remonte ce fameux proverbe. En effet, au début du XIVème siècle, c’était la loi de Philippe Le Bel qui réglait la quantité de mets servis consistant en un plat de viande et un entremets pour le dîner et un potage et deux plats pour le souper. Au milieu du même siècle, les ecclésiastiques par le décret d’Angers n’avaient droit d’avoir que deux plat au maximum pour leur repas. Plus tard, Charles VI prescrivit deux mets habituels en plus du potage. Toutefois, il faut croire que ces lois n’étaient pas dûment respectées et sont tombées en désuétude à la fin du XIVème siècle. C’est à partir du XVème siècle que les citoyens purent manger à leur guise. A ce titre et d’après ces explications, notre expression, basée sur la restriction de nourriture et ne comprenant que le pot et le rôt ne peut remonter qu’au XIVème siècle.

Signification

Être en très mauvais état, malade et fatigué

Origine de l’expression « Être à ramasser à la petite cuiller »

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire argot de l’époque. En effet, pour certains auteurs, le choix de l’ustensile, à savoir la cuiller, est fait sur la base d’une synonymie entre ramasser et cueillir et de la paronymie entre cuiller et cueillir.

Pour d’autres le choix de la cuiller est plus simple puisqu’il s’agit tout simplement d’une métaphore qui évoque l’image d’une liquéfaction ou d’une sorte de rupture en menus morceaux qui distingue  un corps fatigué.

Exemple d’utilisation

Mais le régiment, mon petit pote, c’est pus dur encore qu’un boulot ! Tu ne peux pas te rendre compte, surtout à ton âge. Les autres, ils ont vingt et une piges ! C’est déjà un avantage. Tu n’aurais pas la force de tenir, on te ramasserait à la petite cuiller. (L.F. Céline : Mort à Crédit)

Expressions françaises synonymes

Être à l’ouest, être sur les dents

Signification

Être occupé à

Origine de l’expression « être en train de »

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, le train de l’expression en question dans le vocabulaire du XVème siècle, date d’apparition de cette locution adverbiale, serait synonyme de « en action » ou « en mouvement ». Par contre, un siècle plus tard « en train de » va être utilisé pour décrire une action imminente et au milieu du XVIIème siècle, elle va indiquer la disposition d’une personne à faire quelque chose. Le sens  contemporain, invoquant la notion de durée n’a vu le jour qu’au milieu du XVIIIème siècle.

« Être en train de » va donc exprimer un aspect duratif d’une action considérée dans le présent ou dans une perspective passée. Pour nos amis anglophones, elle se rapproche partiellement de la forme progressive, plus utilisée dans leur contrée.

Toutefois, grammaticalement, « être en train de » doit obligatoirement être suivie d’un infinitif. Dans le cas contraire, le sens varie et notre expression  définirait celui qui serait dans de bonnes conditions physiques ou psychiques.

Exemple d’utilisation

Toute une classe moyenne de travailleurs intellectuels, à l’ancienne mode, la meilleure part, la plus honnête et désintéressée de la bourgeoisie libérale, était en train de mourir à petit feu, ruinée et décimée par la guerre. (R. Rolland : L’âme enchantée)

Signification

A sa place, en son nom

Origine de l’expression « en lieu et place de quelqu’un »

Expression française qui remonte à la fin du XVIIème siècle. Toutefois elle aurait existé depuis le XVème siècle dans le sens de « à l’endroit même ».

Elle puiserait ses origines dans le monde juridique où le fait d’être en lieu et place de quelqu’un prend le sens de jouir de ses droits et assurer ses fonctions à sa place. A ce titre, le terme lieu est synonyme de position ou situation dans l’ordre social alors que la place va exprimer la fonction et prendrait le sens de « au nom de ». Cependant il est possible qu’il puisse exister une confusion  entre les deux termes car ils ont tendance à présenter tous les deux la même aire d’emploi, ce qui amènerait les utilisateurs à voir une tautologie inexistante réellement.

Exemple d’utilisation

Je recommande cette formule en lieu et place du serment juridique et de l’usuelle invocation de Dieu : elle est plus forte. (F. Nietzsche)

Signification

Être excédé à cause d’une personne ou d’une chose

Origine de l’expression « en avoir plein le dos »

Expression française dont les origines remontent au début du XIXème siècle qui est basé sur un euphémisme où le terme dos remplace le terme « cul » pour rendre l’expression moins obscène. En effet, en voir plein le cul remonte au XVIème siècle et s’utilise comme un moyen d’exprimer son ras-le-bol de manière vulgaire.

Exemple d’utilisation

Voyons, est-ce une vie ? Jamais un liard, toujours rester en affront à propos des moindres bêtises. Oh j’en ai plein le dos ! (E. Zola : Pot-Bouille )

Expression française synonyme

En avoir ras-le-bol, en avoir marre

Signification

Facilement et rapidement

Origine de l’expression « en deux coups les gros »

Expression française sortie droit du dictionnaire argot du XXème siècle et qui puiserait ses origines dans un jeu prénommé Zanzi devenu de nos jours obsolète. Sur la base de ce jeu très populaire à l’époque, le joueur lançait 3 dés et si le résultat ne lui plaisait pas, il pouvait relancer un ou deux dés et même un troisième. Les autres joueurs ne pouvaient pas lancer plus de dés que le premier et selon les principes du jeu et ce qu’aurait obtenu le premier joueur en nombre de points, il annonçait soit « les gros » pour imposer aux autres joueurs d’obtenir plus de points que lui soit « les petits » et dans ce cas les autres joueurs se devaient de faire moins que lui.

Exemple d’utilisation

Le commissariat du quartier fut prévenu, un plein car de gardiens réparti discrètement autour du restaurant et avant même que nos quatre affamés aient attaqué leur filet de hareng pommes vapeur, l’équipe de Souchon les sautait en deux coups les gros. (M. Rolland : La Rouquine)

Signification

Être malin, savoir se débrouiller, être bien informé pour tirer profit de certaines situations.

Origine de l’expression « être à la coule »

Expression française du milieu du XIXème siècle qui a commencé à prendre le sens de connaître quelque chose ou être au parfum. Elle proviendrait d’un jeu de cartes où le connaisseur de la couleur qui se disait « la coul’ » de l’atout avait l’avantage sur les autres. Par la suite et sous l’influence de la langue anglaise avec son « cool », l’expression « être à la coule » dévia vers le sens d’être peinard.

Selon d’autres interprétations, « être à la coule » se rapproche plutôt d’être à la couleur ou être au courant mais dans le sens de connaitre les fausses raisons ou les apparences car « coule » viendrait de « couleur » qui pris dans  son sens du XIXème siècle signifie connaitre les atouts. De nos jours, « à la coule »  est rattaché au verbe couler et va donc évoquer l’idée d’habileté.

Exemple d’utilisation

Un groupe de marles qui furent à Mettray nos amis ou non, mais des gars à la coule  qu’unissaient les mêmes goûts et dégoûts. (J Genet)

Signification

Pour finir, en conclusion

Origine de l’expression « en fin de compte »

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, le terme compte n’a existé qu’au XIIIème siècle, terme qui viendrait du latin computus signifiant calcul ou quantité dénombrée.

Cette expression dont l’origine remonte au moyen-âge viendrait d’une tradition qu’avaient les riches bourgeois consistant à utiliser un bouclier pour faire leurs comptes. A la fin de ce compte en question, ils faisaient un bilan des rangées de boules pour calculer leur richesse. Bien sur avec le temps l’expression n’a gardé que son sens synonyme de « en conclusion »

Exemple d’utilisation

Et quelle solennité, donne à chaque scène le contact secret avec la mort. C’est avec elle que tout se joue. On la brave, on la bafoue ; jusqu’à celle de Molière lui-même qui vient en fin de compte parachever atrocement cette farce tragique. (A. Gide)

Signification

Être démuni

Origine de l’expression « être à sec »

Expression française ancienne qui remonte au XVIème siècle où la sécheresse symbolise la pénurie par l’image même  de l’assèchement ou pour certains interprètes par la métaphore de l’échouage d’un bateau sur le sable.

Exemple d’utilisation

M. de Merval nous dit qu’il était dans cette même matinée obligé de secourir un de ses amis pressé des besoins les plus urgents et qu’il était tout à fait à sec. (Diderot : J. le Fataliste)

Expression française synonyme

Mettre sur la paille