Expressions V

Signification : Faire ou commettre un pêché en compromettant sa dignité pour obtenir un intérêt.

Origine : L‘expression française « vendre son âme au diable » dont l’origine remonte au XVIIème siècle fait référence aux croyances médiévales qui attribuaient à satan toutes les extravagances.

En effet dès le moyen-âge, la religion faisait partie intégrante de la vie quotidienne pour répandre la terreur grace à la puissance de dieu et du diable,attribuant à ce dernier tous les actes négatifs et même ceux hors normes. Aussi, à cette époque, les gens pensaient qu’il était possible de faire un pacte avec le diable pour obtenir des privilèges terrestres. Ce pacte consistait à signer de son sang une reconnaissance à une damnation éternelle en échange d’une condamnation à l’enfer après sa mort. Pendant cette période, tous les paranormaux comme les voyants , astrologues et tous ce qui s’y rattachent sont pourchassés, torturés au nom de la croyance divine.
De nos jours, cette expression française s’applique plutôt à des personnes qui renient leur sang et leur dignité en échange de biens reels mais dérisoires et temporels.

Signification : Expression française servant à exprimer un souhait ultime.

Origine : Locution de la fin du XVIIIème siècle dont les origines sont diverses et non vérifiées avec certitude. L’explication la plus simple et la moins logique  serait de dire que la baie de Naples est considérée comme l’un des plus beaux paysages du monde et fait donc partie des lieux qu’il faut avoir visité au courant de sa vie et donc avant de mourir.Selon une autre théorie, « voir Naples et mourir » fait allusion à la ville de Morire située au pied du Vésuve et tendrait à expliquer d’une façon ironique un itinéraire touristique indiquant la visite de Naples puis celle de Morire sur la route du Vésuve.

Sous d’autres cieux : De l’autre côté de la Méditerrannée et principalement dans les pays du Grand Maghreb, l’appel à la mort pour désigner le désir ultime existe mais d’une manière quasiment plus simple comme dans l’expression  » maintenant je dis à la mort: viens! »transcrite par « tawa nkoul ya mout ija »

 

Signification : Selon le dictionnaire des expressions et locutions, vider son sac c’est dire sans détour et jusqu’au bout ce qu’on pense, en d’autres termes, dire ce qu’on a sur le coeur

Origine : Expression française dont les origines remontent au XVIIème siècle et qui selon certaines interprétations, viendrait du dictionnaire des tribunaux d’antan où les dossiers traités étaient des feuilles de papier enroulées que l’on mettait dans des sacs pour les transporter plus facilement. De ce fait, chaque avocat avait pour mission de vider le sac en question devant le juge et traitait sa plaidoirie.

Selon d’autres auteurs, l’origine de l’expression serait plutôt physique et liée à un soulagement d’une personne après qu’elle eut déféqué.

Exemple d ‘utilisation : L’envie d’avoir fini me ronge. Quant à l’ensemble, mes inquiétudes augmentent sur iceluy et l’exécution est de plus en plus difficile, à mesure que j’avance, parce que j’ai vidé mon sac et qu’il doit avoir l’air encore plein. (G. Flaubert : Correspondances)

Expression française synonyme : Vider son coeur

Sous d’autres cieux :Cette expression française se retrouve en Afrique du Nord où il est question de « vider son coeur » transcrite par « yfarragh kalbou » mais il n’est pas sur que le coeur siège des sentiments d’amour et de haine soit comparé à un sac contenant tous les griefs que l’on peut ressentir vis à vis de quelqu’un


Signification : Expression française qui remonte à la moitié du XVII ème siècle signifiant avoir des prétentions excessives ou tenter d‘obtenir ce qu’on est pas en droit d’avoir.

Origine : Au sens propre, cette expression française serait du domaine de l‘impossible car il n’y a pas d’autres orifices naturels le long du dos à part l’anus.

Cette expression française se retrouve sous une autre forme comme « vouloir péter plus haut qu’on a le derrière » mais notre expression française parait plus populaire et est souvent suivie de la locution  » et se faire un trou dans le dos »

 

Signification : Expression française devenue usuelle à la fin du XXème siècle qui signifie tout vouloir ou tout gagner sur tous les plans et sans contrepartie.

Origine : Cette expression française malgré son usage dans le milieu de la politique fait plus appel au bon sens paysan qui de façon honnête ne peut vendre le beurre qui vient d’être fabriqué, empocher l’argent sans livrer le beurre pour le revendre une autre fois.

Notre expression française prise dans le sens métaphorique du terme voudra dire toujours garder pour soi sans rien laisser aux autres.

D’autres expressions françaises synonymes ou qui s’en rapprochent ont vu le jour en utilisant la notion de beurre comme « faire son beurre » qui signifie faire son profit ou utiliser avec profit; ou « assiette au beurre » qui est une source de profits plus ou moins licites notamment dans le domaine de la politique.
L’idée d’associer beurre et argent du beurre dans cette expression française sert à montrer que les deux peuvent fondre facilement et rapidement.

Cette expression française connait une interprétation différente enrichie d’une allusion érotique pour dire « le beurre et la crémière, fille du laitier »

Notre expression française se retrouve aussi au Grand Maghreb, et surtout en Tunisie avec l’expression « yakol eddénia wi yetsahar bel akhra » avec un sens plus péjoratif pour dire « qu’il déjeune de ce monde et dîne des bienfaits de l’au-delà », en d’autres termes prendre à la fois les intérêts terrestres et les bienfaits de l’au-delà.

Une autre expression tunisienne où l’on retrouve une allusion aussi érotique que celle observée par notre expression française; exprimant l’idée de l’hôte qui obtient le gîte et le couvert gratuitement et généreusement, ose demander les faveurs de la fille de la maison qui l’héberge: « Kosksih we bentou », transcrit pour « son couscous et sa fille »

 

 

Signification : Voir les choses d’une manière étroite, mesquine par son petit côté.

Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française qui remonte au milieu du XIXème siècle, il faudrait commencer par définir la lorgnette selon le dictionnaire de l’époque. La lorgnette serait un instrument d’optique, une sorte de paire de lunettes dotée d’une poignée permettant de voir de près et en détail les objets éloignés. Or, en utilisant cet instrument pour voir un objet proche, la lorgnette ne pourra permettre de percevoir qu’une infime partie, grossie à l’aide de l’appareil sans en spécifier les détails.

Exemple d’utilisation : Ces grandes questions d’art et de liberté, voyons les, j’y consens, par le moindre côté et par le petit bout de la lorgnette. (V. Hugo)

 

Signification : Expression française qui remonte au XVIIIème siècle et qui qualifie une vérité dont l’évidence prête à rire.

Origine : Cette expression française peut être exprimée par son substantif à savoir « dire des lapalissades »

Pour trouver l’origine de cette expression française il faudrait avoir recours à quelques notions historiques pour décrire le personnage vanté par cette expression française : Jacques de Chabanne seigneur La Palice qui trouva la mort en Italie au XVIème siècle quand une chanson lui fut dédiée dont un vers des plus réputé affirmait qu’ « un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie », et delà naquit la première lapalissade, expression française qui fait sourire par son évidence.

 

 

Signification : Expression française qui remonte au XIXème siècle et signifie accabler publiquement quelqu’un des pires reproches.

Origine : L’origine de cette expression française remonte à l’époque romaine où les gémonies signifiant les escaliers du gémissement, étaient le lieu où on exposait les corps des condamnés après strangulation avant de les jeter dans le Tibre.

A partir de là, le sens métaphorique de cette expression française a fait son apparition au XIXème siècle par Lamartine et jusqu’à nos jours l’expression française « vouer aux gémonies » signifie couvrir quelqu’un de violents reproches.

De nos jours, cette expression française n’est plus usitée et du moment que les gémonies de notre époque sont les nouveaux systèmes d‘informations et par ce biais, les gémonies d’antan deviendront les listes noires d’aujourd’hui et la souffrance endurée par les condamnés romains deviendra l‘humiliation publique avec sa mort psychologique.

 

 

Signification : Gagner complètement et de manière définitive

Origine : Expression française de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème selon les interprétations qui viendrait du dictionnaire des tailleurs de l’époque où les étoffes étaient tellement épaisses qu’il fallait les battre avec des lattes pour aplatir les ourlets. Battre à plates coutures a aussi été utilisée par les comédiens du théâtre dans une pièce du XVIIème siècle où le personnage du tailleur sous prétexte que celui qui serait mal habillé  se ferait écrasé les coutures saillantes en étant  frappé avec une latte.

Exemple d’utilisation : Il a été battu à plate couture dans deux conseils depuis un mois à peine qu’il est au ministère.(Stendhal : Lucien Lewen)

Expression française synonyme : L’emporter haut la main

Signification : Expression française qui date du IIème siècle avant JC . Adaptation d’une expression latine « il est difficile de discuter avec le ventre car il n’a pas d’oreille »; qui signifiait que celui qui a faim ou est dans le besoin n’écoute pas.

Origine : Cette expression n’a qu’une explication relevant du domaine de la sociologie. Cela signifiait que celui qui souffrait de la faim ne pouvait entendre des discours moralisateurs qui lui interdisaient de voler même pour se nourrir alors que le plus urgent était de satisfaire une faim qui le tenaillait.
L’expression française « ventre affamé n’a point d’oreille » reste valable même de nos jours surtout dans les métropoles des pays en développement  où la misère est source de délinquance.