Expressions P

PRENDRE QUELQU’UN AU MOT: Expression française du XVème siècle qui signifie accepter immédiatement une proposition faite par quelqu’un qui ne croyait pas qu’elle serait prise en considération.

A l’origine cette expression française était prise dans le sens d’accepter une offre de prix pour prendre ensuite une motivation secondaire de prendre quelqu’un à ses propres paroles.

De ce fait notre expression française tend à expliquer que l’acceptation de cette offre est réalisée tout en sachant qu’elle n’avait pas été faite pour être prise au sérieux.

Par extension cette expression française définit aussi celui qui « avale les couleuvres » d’une fausse information ou carrément d’un mensonge.

Une autre expression française apparait à la même époque et utilise la notion de « mot » pour annoncer  » la dernière offre de prix proposée » en demandant si « c’est votre dernier mot »

Signification : Réunir ses affaires pour partir
Origine : Afin de mieux comprendre cette expression française, il faudrait d’abord définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le terme cliques se définirait selon le langage de certaines régions de France comme étant des sabots de bois et les claques seraient le retentissement de ces sabots sur le sol. Selon d’autres dialectes les cliques sont synonymes de jambes et les claques des chaussures à la mode du XVIIIème siècle qui se composaient d’une double chaussure plate protégeant les chaussures de base des intempéries.
De ce fait « prendre ses cliques et ses claques » serait à l’origine le fait de rassembler ses jambes et ses chaussures pour partir. Ensuite, cette expression française s’est généralisée à l’ensemble des affaires.
Exemple d’utilisation : […] lorsque l’autre a vu le sang, un grand échalas comme moi, elle a pris ses cliques et ses claques (E. Zola : L’assommoir)
Expression française synonyme : Prendre ses jambes à son cou

Parole d’évangile, Signification : 

vérité indubitable

Origine de l’expression Parole d’évangile :

Il est à remarquer que le caractère transitoire de la parole est neutralisé par son aspect religieux et sacré. De là, la parole devient conforme à l’écriture et perd son caractère éphémère transcrit dans l’expression française « les paroles se perdent et les écrits restent« .

De ce fait et selon l’expression « Parole d’évangile » tout ce qui est écrit sur les évangiles se définit comme une vérité incontestable.

Il va sans dire qu’il n’y a pas que l’Évangile qui comporte la vérité incontestable mais tout livre saint doit nécessairement la comporter et c’est la définition commune aux trois livres des trois religions monothéistes les plus connues : Islam, Christianisme, et Judaïsme.

En Tunisie, cette expression se retrouve dans les même termes mais avec évocation du Livre saint des musulmans qui est le Saint Coran et on parle donc de « klamek kor’an » ou « ta parole semble issue du coran tellement elle est vraie »!!

 

PARIS VAUT BIEN UNE MESSE : Expression française du XVIème siècle qui sert à justifier une concession plus ou moins honorable pour obtenir un avantage important.

Les origines de cette expression française remontent au sacre d’Henri IV. A l’époque, ce roi n’étant pas catholique a dû mener une dure bataille avant de monter sur le trône de France et en premier lieu a dû se convertir au catholicisme.

Vu la bataille qu’il mena pour monter sur le trône et la valeur attribuée à cette place; il pensa que le sacrifice n’était pas énorme. Aussi selon Henri IV, l’expression française « Paris vaut bien une messe »; les termes Paris désignant la France et son trône, et la messe, la religion catholique à laquelle il a dû se convertir.

PAUVRE COMME JOB : Expression française de la fin du XIVème siècle qui qualifie quelqu’un de complétement démuni.

Afin de comprendre les origines de cette expression française, il faudrait remonter au personnage de Job et à son histoire telle que citée dans la bible.

Selon l’ancien testament, Job, un honnête homme et très riche de surcroit, fût assailli et détruit par Satan sur les ordres de Yahvé afin de vérifier sa foi. Job accepta de vivre dans un dénuement complet et ne tomba pas dan le piège de Satan qui lui infligea les pires catastrophes.

Cette expression française va donc naître de cette pauvreté extrême mais volontaire.

Pour la fin de l’histoire, sans aucun lien avec notre expression française, Yahvé finit par constater la foi inébranlable de Job et lui rendit tout ce qu’il lui avait confisqué par l’intermédiaire de Satan à savoir richesse et santé

Signification : Être toujours en voyage, en vadrouille, partout

Origine : Expression française dont les origines sont apparues au XVème siècle quand la géographie de la  France se caractérisait essentiellement par des montagnes et des vallées. « Par monts et par vaux » désignant par le dictionnaire de l’époque, montagnes et vallées (avec vaux étant le pluriel de val) s’emploie généralement avec des verbes de mouvement pour se référer à tous les endroits possibles et imaginables. Le fait d’être partout à la fois se remarque non seulement par la notion de mouvement à la fois sur le plan vertical avec le phénomène de montée et de descente et horizontalement quand l’expression se complète par un verbe de mouvement tels voyager, ou aller par exemple.

Exemple d’utilisation : Le molloy dont ainsi je m’approchais avec précaution ne devait ressembler au vrai molloy, celui avec qui j’allais si prochainement être aux prises, par monts et par vaux que d’une façon assez lointaine. (S. Beckett)

Signification :

Faire un travail inutile, très long et inefficace

Origine de l’expression « Peigner la girafe » :

Expression française du début du XXème siècle dont les origines sont assez douteuses car non prouvées. Pour certains c’est le long cou de la girafe qui suggère une opération longue et oisive.

Il se pourrait que l’arrivée de la première girafe au jardin des plantes ait donné l’idée au gardien paresseux pour répondre de se tâches en disant qu’il peignait la girafe mais cette explication ne fut donnée qu’à postériori.

Aussi l’explication la plus plausible serait une allusion à la masturbation et d’ailleurs l’animal choisi à savoir la girafe dont le cou est assimilé à un sexe en érection.

La question qui se poserait donc serait d’identifier le passage de la masturbation à la fainéantise et à l’inefficacité. Le nom commun au deux définitions serait le verbe branler qui aurait un double sens car un branleur se définit comme étant celui qui pratique l’onanisme et celui qui ne fait rien, qui est oisif.

Exemple d’utilisation :

Emmanuel avait tellement peigné la girafe, ce matin-là que la pauvre bête en était morte. (B. Vian)

Signification :

Complétement homosexuel

Origine de l’expression :

L’origine de l’expression pédé comme un phoque reste encore inexpliquée malgré le nombre d’hypothèses émises car aucune d’elles n’est fondée ou démontrée scientifiquement ou à la limite logiquement.

Tout d’abord l’homosexualité du phoque est une théorie qui n’a jamais été confirmée ou infirmée. Cependant cet animal appartient à la catégorie des pinnipèdes et une déformation du mot aurait fait le reste

Le mot pédé venant de pédéraste signifiait chez les grecs quelqu’un qui aimait les enfants, en d’autres termes un pédophile.

De ce fait l’origine la plus probable de cette expression vient du milieu de la marine où le terme « phoque » est une déformation de « foc« , petite voile à l’avant du bateau qui prend le vent par derrière.

D’autres origines éparses ont vu le jour à propos de cette expression mais elles n’ont aucun mérite à être explicitées car jugées vraiment sans fondement.

L’expression pédé comme un phoque a dépassé les frontières et est retrouvée en Afrique du nord et surtout en Tunisie dans les termes « yal3ab fiha » ou « il la joue » pour expliquer que le phénomène étant mal vu, le pédéraste joue l’homme dans le sens de mâle à part entière alors qu’il ne l’est pas ou presque; esprit pudique oblige!

 

PRENDRE LE LARGE : Expression française d’origine maritime du milieu du XVème siècle et qui signifie « s‘enfuir« .

Le sens de cette expression française est on ne peut plus simple du moment que le « large » se définit par tout ce qui est loin d’une côte ou d’un port.

Une autre expression française dans le même sens est arrivée plus tard au XVIIème siècle à savoir « bander ses voiles  » qui a donné au XXème siècle « mettre ses voiles »car pour « prendre le large », il faut d’abord « hisser ses voiles« 

Le point commun entre ses deux expressions françaises reste le départ, l’éloignement et la fuite.

De nos jours cette expression française a rejoint le langage familier et a perdu tout rapport avec la mer.

PASSER SOUS LES FOURCHES CAUDINES : Expression française dont l’origine remonte à l’an 312 avant notre ère et signifie subir une défaite ou une humiliation cuisante. En effet, étant vaincu, il faut nécessairement accepter les conditions humiliantes des victorieux.

L’origine de cette expression française est issue de la défaite des romains contre les samnites et durent pour s’incliner devant l’ennemi passer sous un joug formé de lances acerbes.

L’emploi de cette expression française au sens figuré remonte au XVIIème mais il a fallu attendre le XIXème siècle pour que cette expression française soit totalement vulgarisée.

A cette époque donc, cette expression française a pu être utilisée dans le sens de n’importe quelle nécessité humiliante et pas uniquement militaire.

La survivance de cette expression française est du à son rapprochement avec une autre expression très ressemblante:  » traiter quelqu’un par la fourche » qui signifie maltraiter, humilier. La différence entre les deux expressions françaises réside dans le mot « fourche » qui comporte deux significations: Pour les uns, il s’agirait de l’instrument pointu relatif au domaine agricole et pour les autres où la fourche prend son sens propre originel en tant qu’instrument à forme bifide adaptable à la guerre.