Expressions N

Signification: expression française décrivant une personne  d’un aspect extérieur peu avenant ou qui n’inspire pas confiance.
Origine: Cette expression française remonte au XVIIème siècle, époque pendant laquelle « payer » avait le sens de « faire preuve de » et le terme « mine » viendrait du breton « min » signifiant « bec ». De ce fait, la mine devenait l’apparence, l’air, l’allure. C’est donc probablement à cette idée générale de gratification par l’attitude qu’il faut rattacher cette expression française, c’est à dire par une apparence agréable, un comportement avenant.
Au XVIIIème siècle, « ne pas payer de mine » désigne le décallage entre l’image de ce que renvoie une personne et sa véritable nature.D’ailleurs c’est dans ce sens que l’on retrouve le terme mine dans d’autres expressions françaises comme « avoir bonne ou mauvaise mine » pour dire être en bonne ou mauvaise santé.

Signification: Expression française exprimant le cri de soulagement et de triomphe de celui qui a réussi à mener ses actions plus ou moins douteuses jusqu’à leur achèvement sans être pris sur le fait par un témoin.
Origine: A ses débuts, c’est à dire au XVIIIème siècle, cette expression française n’a été qu’une simple antithèse de celle inventée au XVIème siècle à savoir « au vu et au su de tous ». Ce tour de magie va plus loin et connait une certaine amplification avec le rajout de « je t’embrouille » où un interlocuteur imaginaire est lui aussi la victime de la ruse de l’auteur de cette expression française.
Cette expression française qui campe donc un petit resquilleur, un magouilleur prêt à brouiller les cartes au cas où il serait démasqué est la première version qui nous viendrait à l’esprit sur un ton de fausse bonhomie quand la personne est prise en train  de perpetrer un geste illicite et manquant d’élégance; comme si en faisant référence à des instincts fraudeurs, il subsiste une cause commune avec autrui pour l’associer à ses gestes.

Signification : Sert à qualifier un esprit un peu borné ou de peu d’intelligence

Origine : Expression française qui remonte au XVIIème siècle dont la forme complète est « ne pas avoir inventé la poudre à canon » en référence à un sot pour le décrire comme quelqu’un dont on a tiré le canon le jour de sa naissance. « ne pas avoir inventé la poudre » est utilisée à cause de l’odeur de soufre de la poudre associé à la drogue, la poudre désignant en argot l’héroïne ou la cocaïne.

Expression française synonyme : Cette expression française perd peu à peu du terrain pour être remplacée par d’autres plus contemporaines ou du moins plus récentes comme « il n’a pas inventé le fil à couper le beurre« 

Signification: expression française servant à qualifier quelque chose de parfait ou d’excellent et dans un sens plus ironique une personne bien conservée.
Origine: cette expression française, dont l’origine remonte au XVIIème siècle, faisait allusion à une étoffe bien conservée. Elle aurait été épargnée des insectes qui laissaient des trous sur leur passage lorsqu’ils la rongeaient. Il en était de même pour le bois.
Plus tard cette expression française prend le sens métaphorique d’une jeune fille fraiche et en bonne santé. De nos jours, l’expression française « n’être pas piqué de vers »insinue quelque chose de remarquable.
Cette expression française a connu une autre version apparue plus tardivement « pas piqué de hannetons », insecte des plus voraces qui s’attaque aux plantes et surtout les céréales.

Signification: Expression française qualifiant quelqu’un d’avare, pingre ou radin.
Origine: Cette expression française du milieu du XIXème siècle cherche à montrer l’attitude d’une personne qui ne donne pas sa part aux chiens ou qui profite d’une chose en la gardant pour elle. De ce fait, celui qui n’attache pas son chien avec des saucisses reste toujours proche de ses sous. Pire encore acheter un objet aussi éphémère qu’une laisse de saucisses tient de domaine de l’impossible.
D’autres expressions françaises dans le même sens ont vu le jour depuis le XVII ème siècle comme « il n’ose cracher de peur d’avoir soif » ou « il a des écus moisis » ou « il crie famine sur un tas de blé » décrivant le comportement de l’avare, regardant et parcimonieux.
Cette expression française peut être interprétée autrement à savoir qu’il ne faut  pas tenter les gens à outrepasser leurs droits et c’est l’occasion qui fait souvent le larron comme ce pauvre chien qui se voit pendu à son cou une laisse de saucisses va automatiquement la dévorer sans réflêchir aux conséquences de son acte.

Signification : Se préparer à la lutte, à un combat corps à corps au risque de perdre l’intégralité des membres

Origine : Expression française dont les origines remontent au XIXème siècle qui est strictement lié au domaine de la guerre, elle interpréte les abattis comme un terme venant d’abattoir. En effet, les abattis sont un dérivé du verbe abattre d’origine latine signifiant faire tomber avec un sens menaçant accentué avec l’emploi de l’impératif. Si les abattis au sens propre désignent les abats d’une volaille, au sens figuré et adressé à une personne, ils deviennent menaçants et inquiétants car le combat qu’elle suggère se solderait par un démembrement des corps necessitant un numérotage des abattis pour pouvoir se relever. Il s’en suivra donc que le sens propre de cette expression et son sens figuré sont identiques, la seule différence viendrait du fait que le numérotage des abattis d’un être humain est plus dangereux et inquiétant.

Exemple d’utilisation : Le pied en plein sur la banane. La glissade, la culbute. Etourdi sur le coup. Des officieux s’empressent, nous aident à nous relever. Nous nous époussetons, vérifions nos abattis. Plus d peur que de mal. (A. Arnoux)

Signification : Ne rien valoir

Origine : Expression française dont les origines remontent au milieu du XVIIIème siècle où les tripettes sont utilisées dans leur sens propre de petites tripes  pour exprimer l’indifférence et l’absence totale de valeur. Ne pas valoir tripette viendrait d’une autre expression moins connue à savoir ne pas valoir pipette où la pipette serait le petit tube à capacité réduite servant à prélever une dose de liquide. L’image est claire car ne pas valoir pipette serait interprétée par le fait que la chose ou la personne en question était dénuée de valeur et serait comparable à la dose contenue dans la pipette à savoir moins que rien.

Selon d’autres interprétations, le verbe triper viendrait du dictionnaire des vendaiges et signifie fouler au pied et par extension ce qui se foulerait au pied est méprisable et serait donc dépourvu de valeur.

NE PAS ÊTRE EN ODEUR DE SAINTETE: Expression française qui remonte au XVI ème siècle utilisée pour dire « être mal vu d’une personne »; l’odeur désignant métaphoriquement l’impression favorable ou défavorable produite sur autrui.

L’odeur de sainteté fait allusion à l’état de perfection spirituelle où il est question que les saints defunts répandent une odeur suave qui les distinguent des autres cadavres.

D’autres expressions françaises ont fait allusion aux odeurs pour montrer un sentiment d‘aversion comme « n’avoir pas quelqu’un en bonne odeur » pour dire avoir mauvaise opinion de lui ou « ne pas pouvoir sentir quelqu’un » pour ne pas aimer ou pire détester.

De nos jours, la notion d’odeur désigne la bonne ou mauvaise impression laissée par quelqu’un.

Noyer le poisson: expression française du début du XX ème siècle qui signifie entretenir chez un adversaire un sentiment de confusion ou l’embrouiller de manière à lui faire perdre pied et l’obliger à céder.

L’origine de cette expression « noyer le poisson » manque de clarté car au sens propre un poisson ne peut être noyé et par delà, il faudrait expliquer d’abord l’allusion à ce poisson.

La première explication donnée à cette expression française serait de comparer d’une manière fictive le poisson à un animal aérien ou carrement comme objet de controverse, volontairement noyé dans une sauce.

La deuxième explication viendrait du milieu de la pêche et daterait de la fin du XIX ème siècle où épuiser un poisson pris à l’hameçon signifie le plonger en lui maintenant alternativement la tête dans l’eau et hors de l’eau. Cette explication semblerait peut être logique mais ne contiendrait aucune allusion à la métaphore initiale de « fatiguer l’adversaire ».

NE PAS SE MOCHER DU PIED (DU COUDE): Expression française du XVII siècle qui signifie avoir de grandes prétentions ou se croire quelqu’un de très important.

Notre expression française puise ses origines dans le milieu des saltimbanques qui grâce à leurs contorsions semblent se moucher du pied chose impensable de l’aristocratie.

Sinon cette expression française peut faire allusion aux pauvres gens qui se mouchent dans les manches des blouses alors que les personnes aisées disposaient d’un mouchoir.

Cette expression française a existé bien avant cette date mais s’expliquait d’une manière totalement différente. Au XVI ème siècle elle voulait dire « ne pas se laisser tromper ou séduire par des arguments ».

Le fait de ne pas pouvoir se moucher du pied montre qu’on ne peut l’atteindre facilement et savoir se moucher peut vouloir dire être habile; et ne pas se moucher du coude signifie donc avec ses valeurs négatives « ne pas se laisser berner« 

Cette expression française a connu une évolution car au XVII ème siècle elle traitait de la reconnaissance d’une supériorité réelle alors que de nos jours, cette supériorité est illusoire et « ne pas se moucher du pied » prend le sens de « montrer sa richesse«