Expressions M

 

Signification : S’engager dans un processus auquel on ne peut plus échapper

 

Origine : Expression française du milieu du XIXème siècle qui se baserait sur la métaphore de l’engrenage se définissant comme étant au sens propre un mécanisme d’une grosse machine et au figuré une situation complexe et de ce fait y mettre le doigt au sens propre du mot c’est y être coincé sans espoir de retirer la main au risque de la couper et au figuré, se mettre dans un pétrin d’où il serait difficile voire impossible de s’en sortir et d’accepter les conséquences fâcheuses qui en découleront.

 

Exemple d’utilisation : Est-ce volonté de contradiction ou susceptibilité liée à une coquetterie cachée, inconséquence totale ou illustration de ce paradoxe auquel il serait mal aisé d’échapper une fois mis le doigt dans l’engrenage.

 

 

Signification : Voler et dépenser de l’argent appartenant à une collectivité

 Origine : Expression française de la fin du XVIIIème siècle qui se baserait  sur une définition de grenouille au sens figuré puisque les tirelires  d’antan avaient la forme de l’animal en question et servaient au placement des économies et épargne des familles. De ce fait, manger la grenouille serait synonyme de dilapider ses économies ou celles de la communauté.

Selon d’autres interprétations, le verbe manger en question serait croisé avec le verbe « grenouiller » qui serait employé à l’époque dans le sens de boire dans les cabarets ou dépenser de l’argent mal gagné.

 Exemple d’utilisation : Est-ce vrai, vieux, reprit-elle, que tu as tué ton frère et ton oncle, ruiné ta famille, surhypothéqué la maison de tes enfants et mangé la grenouille du gouvernement e Afrique avec la princesse ? (H. de Balzac : La cousine Bette)

 

Mettre (SORTIR) HORS DE SES GONDS : Expression française qui apparait au XVème siècle sous la forme « jeter ou mettre hors des gonds » et « sortir des gonds » au XVIIème siècle et qui signifiait être hors de soi, ou en perdre le contrôle.

Le gond au sens propre du terme est un instrument qu’on trouve sur toutes portes car il permet d’en guider le mouvement. Il permet de maintenir associé la porte à son cadre et guider ses mouvements.

Au XVIème siècle, le gond perd son sens d’accessoire de quincaillerie et s’utilise dans cette expression française pour désigner quelqu’un de raisonnable et un siècle plus tard apparait notre expression française pour affirmer que celui qui ne se tient pas sur ses gonds frise la colère et perd sa raison ou le contrôle de soi.

De là, une autre expression française a vu le jour pour signifier le contraire à savoir « se tenir sur ses gonds » prise au sens de se conduire raisonnablement.

 

Signification : Ménager des intérêts contradictoires

Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française qui remonte au XIIIème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le verbe ménager prend ici le sens de prendre soin mais le contact de la chèvre et du chou serait plutôt rare du moment que l’animal en question serait élevé généralement dans les régions sèches. Selon certaines interprétations donc, ménager la chèvre et le choux viendrait plutôt d’un jeu supposé machiavélique consistant pour un paysan de faire traverser une rivière un loup, une chèvre et un chou avec une barque ne pouvant transporter qu’un seul élément à la fois et il ne faudrait pas laisser côte à côte et seuls, le loup et la chèvre ou la chèvre et le chou. L’homme devrait donc commencer par le transport de la chèvre, revenir à vide pour transporter le chou et le déposer pour reprendre la chèvre et ne pas la laisser près du chou, ramener plutôt le lion et le déposer près du chou en laissant la chèvre à sa place, finir par repartir à vide chercher la chèvre sans s’inquiéter du bon voisinage un lion et du chou. C’est pour cette raison que ménager la chèvre et le chou serait synonyme de trouver une solution pour que chacun des protagonistes soit satisfait de l’arrangement établi.

Cette expression française serait largement employée dans le milieu de la politique.

Exemple d’utilisation : Il n’est pas franc, c’est un monsieur cauteleux, toujours entre le zist et le zest, il veut toujours ménager la chèvre et le chou. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)

 

Signification : Être mort et enterré

Origine : Expression française du milieu du XIXème siècle qui se baserait sur trois métaphores pour décrire la mort. La première image serait celle évoquée par le terme racine qui impliquerait l’idée de renversement, à savoir le fait que le mort soit sous terre pour n’avoir accès qu’aux racines des plantes. Le choix du pissenlit ferait peut-être allusion à ce que cette plante pousserait davantage dans les milieux humides comme ceux des tombes fraîchement retournées. Pourtant, certains auteurs tenteraient d’expliquer le choix du pissenlit par le fait qu’il contiendrait le verbe « pisser » et il aurait existé auparavant une autre expression dans le même sens à savoir « pisser sur la tombe de quelqu’un ». Le verbe « manger » quant à lui, va exprimer l’idée de destruction.

Exemple d’utilisation : Gavroche a ses jeux à lui, ses malices à lui dont la haine des bourgeois fait le fond ; ses métaphores à lui ; être mort, cela s’appelle manger des pissenlits par la racine. (V. Hugo : Les misérables)

Expressions françaises synonymes : casser sa pipe, prendre (donner) un bouillon de onze heures

 

Signification : Très malheureux

Origine : Expression française de la fin du XVIIIème siècle qui aurait existé sous la forme malheureux comme une pierre. Le rapport qui puisse exister entre le malheur et les pierres est loin d’être expliqué mais selon certaines interprétations, mais il paraîtrait que cette expression aurait été connue sous la forme malheureux comme les pierres du chemin qui étaient foulées par les passants sans montrer leur souffrance. Pour d’autres auteurs, les pierres viendraient d’un emploi figuré de pétrifié

Expressions françaises synonymes : triste comme un bonnet de nuit, avoir le cœur gros, avoir une face de carême

 

 

Signification : Aider personnellement, participer au travail

 

Origine : Expression française très ancienne puisqu’attestée dès le XIIIème siècle où mettre la main signifiait agir, intervenir. L’ajout des compléments a commencé au XIVème siècle dont « à la pâte » au XVème qui ferait allusion à la pâte à pain que le boulanger se doit de pétrir un temps assez long.

 

Exemple d’utilisation : J’en ai retrouvé plusieurs (des vieux copains) en plein rue. La moitié fuyait, allait se cacher, mais le reste a mis la main à la pâte… bravement. (J. Vallès : L’insurgé)

 

Expressions françaises synonymes : y mettre du sien, se retrousser les manches

 

MANGER (BOUFFER) DU LION : Expression française qui signifie avoir ou manifester une énergie extraordinaire, à savoir être agressif et montrer une certaine volonté de combattre.

Cette expression française doit son origine au fait que depuis la nuit des temps, le lion est un animal noble, fort, courageux mais aussi agressif et cruel. De ce fait cet animal serait doté d’une grande énergie et d’une grande ardeur au combat et celui qui a bouffé ou mangé du lion a récupéré ses qualités pour devenir aussi énergique et agressif.

Aussi cette expression française est utilisée pour qualifier quelqu’un dont l’énergie ou l’agressivité étonne par rapport à son comportement habituel.

Cette expression française connait une variante issue du mode passif pour dire « on lui a fait bouffer du lion »quand l’énergie ou la volonté proviennent d’une influence extérieure.

MANGER DE LA VACHE ENRAGÉE : Expression française qui date du début du XVIIIème siècle et qui signifie mener une vie de dures privations ou plus simplement vivre dans la misère.

L’explication de cette expression française parait logique du fait que les personnes misérables de l’époque avaient tellement faim qu’elles étaient réduites à manger de la viande de bêtes tuées pour des raison d’hygiène ou de maladie.

Cette expression française a pour origine deux expressions françaises similaires qui sont « mener une vie enragée » et « manger de la vache malade« 

De nos jours et par méconnaissance de l’origine de cette expression française, beaucoup la définissent comme être énervé, excité ou de mauvaise humeur en faisant allusion à la contamination de l’homme par l’animal enragé qui transférerait les symptômes de la rage au mangeur

Signification : Mener une vie désordonnée et agitée

Origine : Expression française qui puiserait ses origines dans les milieux des transports du XVIIème et XVIIIème siècle où les déplacements des personnes aisées s’effectuaient par l’intermédiaire de chaises à porteurs, afin d’éviter qu’ils soient en contact avec la boue et autres détritus qui ornaient les pavés des rues. Les conducteurs de ces engins étaient à pied et transportaient les clients au moyen de deux barres parallèles appelées des bâtons de chaise, bâtons qui au gré des circonstances vu le fait qu’ils étaient amovibles pouvaient servir d’armes pendant des mauvaises rencontres ou de bâton pour se frayer un passage dans la foule. De plus, les porteurs de ces chaises menaient une vie itinérante au gré des déplacements incessants et d’activité excessive. De ce fait la vie de bâton de chaise serait une vie qui partirait dans tous les sens et donc aurait un aspect désordonnée.

Exemple d’utilisation : Non, mon vieux, c’est sérieux et il faut que je t’engueule. Tu mènes une vie de bâton de chaise. Tu te perds. On n’a pas idée de rester dix ans à Rio sans jamais prendre un jour de vacances. Tu travailles trop et c’est un sale climat. (B. Cendrars)

Expression française synonyme : Mener une vie de patachon,