Expressions F

FAIRE FLÈCHE DE TOUT BOIS : Expression française du XVII ème siècle qui signifie le fait de mettre tous les moyens en œuvre pour réussir.

L’allusion aux flèches et donc à la chasse est compréhensible car à la date d’apparition de cette expression française, l’activité principale des hommes était la chasse qui leur permettait de subvenir à leurs besoins de nourriture ou pour l‘honneur et celui qui perdait toutes ses flèches essayait d’en fabriquer d’autres avec les moyens du bord.

Une autre expression française vulgarisée par Rabelais fut à l’origine de la notre et s’exprime dans le sens de « ne savoir de quel bois faire flèche » qui signifie « ne pas savoir quel moyen utiliser pour arriver à ses fins » la fin qui se définit par la subsistance même.

FAIRE LA COUR : Expression française du XVI ème siècle qui signifie en premier lieu chercher à gagner la faveur ou les bonnes grâces de quelqu’un.

Cette expression française a d’abord été très générale et exprime l’attitude du courtisan auprès de son souverain pour bénéficier de certains avantages ou faveurs. Peu à peu, le dépassement de la cour se prononça et cette expression française commença à s’usiter dans tout milieu où quelqu’un cherchait à bien se faire voir d’une autre et ce par tous les moyens.

Elle ne se spécialise pour s’adapter au vocabulaire de la galanterie qu’au milieu du XVII ème siècle mais le but est resté le même à savoir se faire bien voir et obtenir des faveurs de la personne courtisée. Toutefois il semble que son utilisation demeure valable uniquement dans ce sens.

De nos jours, cette expression française prend la forme de  » faire sa cour » pour être utilisée hors du domaine de la galanterie.

FAIRE LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS : Expression française qui date du XVIIIème siècle désignant quelqu’un de très puissant qui décide de tout.

Cette expression française trouve son origine dans la mythologie où les dieux avaient un pouvoir météorologique puissant puisque capables de transformer le climat du monde; le passant d’une chaleur torride à un temps pluvieux et froid.

Notre expression française fait aussi allusion à Sainte Geneviève à Paris qui avait le don d’interrompre les pluies torrentielles comme les grandes sécheresses.

Par extension et surtout dans le milieu professionnel, la personne qui prend les décisions et qui a tous les pouvoirs est considérée comme quelqu’un qui fait la pluie et le beau temps au sein de ce groupe quelque soit sa proportion ou sa taille.

Cette expression française ressemble à s’y tromper à « causer de la pluie ou du beau temps » mais l’allusion n’est pas la même et la notion de puissance se perd complétement pour tomber dans des discussions à propos de sujets insignifiants.

Signification : Attendre quelqu’un debout pendant longtemps

Origine : Cette expression française remonte au XVIIème siècle sous sa forme définitive et remplace « faire la jambe de grue » pour désigner une personne attendant bêtement quelqu’un en restant debout. En effet, dès le Moyen-Âge, la grue désigne un oiseau de la famille des échassiers reconnu pour se tenir sur une seule patte. Depuis, plusieurs expressions françaises se sont inspirées de cet oiseau pour désigner la posture inconfortable que peuvent prendre des humains lorsqu’ils attendent longtemps.

Le verbe gruer quant à lui signifiait autrefois attendre et c’est cette image qu’a renvoyé l’oiseau qui a influencé l’argot du XVème siècle; la grue était alors une prostituée attendant le client un pied au sol et l’autre adossé au mur, des heures durant, le long des trottoirs.

Autres emplois : Depuis le XVIème siècle les emplois figurés de « grue » dans les expressions françaises sont nombreux et péjoratifs. En effet, hormis celle-ci où grue prend le sens d’attendre, le terme signifie aussi « sot » dans « suivre la multitude comme les grues » pour dire comme des sots sans savoir où l’on va.

Expressions françaises synonymes : faire le poireau

Faire grève, être en grève : Expression française du début du XIXème siècle qui signifie cesser volontairement de travailler pour obtenir un avantage.

Cette expression française évoque la Place de la Grève à Paris désormais Place de l’Hôtel de Ville. C’était sur cette place où se réunissaient habituellement les ouvriers au chômage. De ce fait la première définition attribuée à cette expression française était de qualifier quelqu’un sans travail et les patrons venaient chercher les ouvriers dans cette place où l’offre de travail était supérieure à la demande et donc les salaires proposés étaient bas.

Le fait d’appeler cette place « place de la grève » n’avait aucun rapport avec le monde du travail mais parce que le quai à sa proximité était en pente douce et permettait un déchargement aisé des marchandises sur le port fluvial le plus important de l’époque à savoir Paris.

Le sens moderne de cette expression française est apparu au XIXème siècle quand des ouvriers ont quitté leur travail pour demander une augmentation de leurs salaires mais le terme n’apparait dans le dictionnaire que plus tard et a longtemps été traité de néologisme car les auteurs de l’époque étaient très réticents devant l’évolution des pratiques sociales surtout en ce qui concerne la lutte prolétaire.

Signification :  hypocrite, traitre, menteur.

Origine : Expression française lexicalisée comme nom ou comme adjectif dont l’explication est logique si on comprend son origine.
A cette époque, le système monétaire accordait la valeur d’une « monnaie d’échange » selon le principe du jet, sur des petites planches à colonnes marquées d’un coup de crayon pour additionner les montants des jetons cumulés. Les jetons de l’époque ressemblaient à s’y méprendre à de vraies pièces et certaines personnes de mauvaise foi s’en servaient comme telles auprès de personnes crédules, d’où cette expression française « faux comme un jeton ».

Sous d’autres cieux : Cette notion de prendre le faux pour le vrai, en d’autres termes l’objet à deux faces se retrouve en Tunisie où une expression de sens semblable est utilisée avec le couteau à deux faces tranchantes transcrite en tunisien dialectal par  » sekkinet om wejhine »

Fier comme un Pou, Signification :

Quelqu’un de « très orgueilleux » !!

Origine de l’expression Fier comme un Pou :

Afin de connaître l’origine de cette expression, il serait utile de clarifier le rapport entre l’animal hideux qu’est le pou et l’orgueil ou la fierté.

L’expression « Fier comme un Pou » est née d’une confusion entre l’insecte et pou qui en français dialectal de l’époque se transcrivait pouil ou poul et désignait le coq roi de la basse-cour.

Afin de remédier à ce lapsus beaucoup ont complété cette expression par ‘fier comme un pou sur son fumier‘ qui rappelle plus le coq. Cependant ce rajout n’a pas été pris en considération et c’est l’allusion au pou qui a été retenue pour affirmer  » fier comme un pou sur le chignon« 

La fierté du pou en tant qu’insecte s’arrête à cette expression car pour d’autres, le pou qualifie quelqu’un de moche, sale, pour affirmer « sale comme un pou » et « moche comme un pou » et le « pou affamé » définit le mendiant.

L’allusion à la fierté du coq se retrouve au Maghreb et surtout en Tunisie où un homme vaniteux et orgueilleux est traité de « issardek » que l’on traduit par « il fait le coq« .

Signification : Faire un éclat dont les conséquences peuvent être graves, provoquer un drame, avoir un grand impact, du succès.
Origine : Expression française à double sens dont les origines remontent au milieu du XIXème siècle. Le premier sens est très simple à comprendre car c’est une simple manifestation de violence, de crimes. En effet, depuis le milieu du XIXème siècle, celui qui est énervé ou irrité est prêt à tout casser et donc provoquer un malheur en réponse à une attaque. Récemment, une autre signification a été rajoutée à cette expression française, dans l’argot du spectacle, faire un malheur signifie par antiphrase faire le bonheur des spectateurs.
Exemple d’utilisation : Fichez le camp ou je fais un malheur! (E. Zola, L’assommoir)

FAIRE (DIRE) DES MESSES BASSES : Expression française qui signifie échanger au sein d’un groupe des confidences à voix basse avec une seule personne.

Cette expression française englobe l’idée du message non déchiffrable ou mal décodé parce qu’il est généralement inaudible.

Au sens propre,une messe basse est une messe non chanté où le prêtre marmonne des prières mal comprises car mal ou peu entendues. Les paroles sont tellement indistinctes qu’elles ne semblent pas destinées à l’assistance.

Comme dans cette expression française les paroles ne sont pas destinées à l’assistance mais à la personne qui écoute ces confidences.

Signification : Dormir et rester tard au lit le matin.

Origine : Expression française du début du XXème siècle mais retrouvée sous la forme  « dormir la grasse matinée » au début du XVIIème siècle. La grasse matinée parait-il était pratiquée par les femmes de la haute société pour prendre de l’embonpoint car les rondeurs féminines étaient un phénomène de mode à l’époque. Selon d’autres interprétations, le terme gras viendrait du latin crassus signifiant épais en référence à l’épaisseur du sommeil matinal. Enfin, certains auteurs définissent la notion de gras dans cette expression française comme métaphore pour exprimer l’aspect moelleux et doux du lit mêlée à ce qui se prolonge et se développe dans la matinée en question.

Exemple d’utilisation : Mon sommeil et ma grasse matinée du lendemain n’étaient plus qu’un charmant conte de fées. (M. Proust : A la recherche du temps perdu)