Expressions Expressions Françaises

Signification : Couper la parole, interrompre quelqu’un

Origine : Expression française familière du XIXème siècle qui se baserait à la fois sur la définition du verbe couper synonyme d’interrompre et la musette, terme dialectal de la Bourgogne signifiant museau. De ce fait et dans contexte relatif à la région en question, couper la musette, c’est rendre quelqu’un muet en lui coupant la parole.

Exemple d’utilisation : Et, si l’on veut que je ne l’achète pas, c’est d’en parler maintenant. La moindre réclame me couperait la musette absolument. (G. Flaubert : Correspondances)

Expressions françaises synonymes : couper le sifflet, couper la chique

Signification : Être enceinte

Origine : Expression française familière utilisée généralement dans la région provençale où la cloque se définirait comme étant une ampoule sur la peau que l’on aurait honte à montrer tant son aspect est disgracieux. De ce fait, être en cloque va décrire la femme qui serait en état de grossesse sans que l’enfant qu’elle porte soit désiré et dont elle a généralement honte.

Exemple d’utilisation : Notre terreur, c’était la mésange, qu’elle se fasse foutre en cloque, un beau jour par un des arsouilles ! (L.F Céline : La mort à crédit)

Expressions françaises synonymes : Avoir un polichinelle dans le tiroir, avoir une brioche au four

Signification : Être de bonne humeur

Origine : Expression régionale d’origine bretonne où gog en bas-breton signifie plaisanterie qui donna le terme gogue défini par réjouissance. « Être en goguette » a été créé au milieu du XIXème siècle pour décrire celui qui un peu ivre se permet de s’amuser sans retenue.

Exemple d’utilisation : Il a l’air d’un petit notaire de province en goguette (M. Proust : A la recherche du temps perdu)

Signification : Froid rigoureux

Origine : Expression régionale qui nous viendrait de la Franche-Comté où les maisons avaient sur chaque toit ce qu’on appelle une tuile à loup. En hiver, cette tuile craquait et était interprétée comme une alerte prévenant la maison et du coup tout le village que les loups avaient faim et descendaient au village pour chercher leur proie. Il fallait donc renter le bétail et les personnes pour les protéger.

Exemple d’utilisation : Un froid de loup, dit-il. Je crois que ça va arrêter toute cette eau qui descendait de partout. (J. Giono : Batailles dans la montagne)

Signification : Qu’est ce que tu fais , fabriques.

Origine : Expression française utilisée notamment en Loire-Atlantique et en Mayenne qui s’emploie généralement dans le sens de faire quelque chose sans être efficace.

Expression française synonyme : glandouiller

Signification : Personne peu recommandable.

Origine : Expression normande qui viendrait de l’ancien français rascaille lui-même provenant du normand rasquer signifiant gratter ou racler. De ce fait une racaille est une raclure et devient à partir du début du XVIIème siècle synonyme de populace. Au milieu de ce même siècle, les gens ont commencé à associer les ouvriers aux personnes ou groupes dangereux ce qui tend à définir la racaille comme une bande de brigands. Au XXème siècle, il disparait pour réapparaitre dans le vocabulaire argot désignant toute personne peu recommandable. Ce terme est repris plus tard dans le langage des cités par revalorisation positive liée à la crainte qu’il inspire.

Exemple d’utilisation :

  • Mettez-moi cette racaille en prison
  • Nettoyer la racaille au carsher

Signification : Parler haut dans une assistance en ne s’adressant à personne en particulier.

Origine : expression qui puise ses origines dans le milieu du théâtre.

En effet, un acteur lance une réplique à la cantonade quand elle s’adresse à des personnages hors de la scène et donc en coulisses. C’est d’ailleurs pour cette raison que la cantonade était considérée comme étant les coulisses d’abord et ensuite les côtés du théâtre où les spectateurs était assise sur les bancs. Le terme viendrait de l’occitan cantonada désignant  l’angle extérieur des murs d’un bâtiment ou le coin de la maison.

Toutefois, l’usage de notre expression remonte à la fin du XVIIème siècle quand le terme cantonade fut introduit par les troupes de cirque qui jouaient dans le sud de la France. Ces troupes dressaient les soirs d’été leurs trétaux en plein air adossésà une maison ou une grange d’un village pour que la scène soit délimitée de chaque côté et la façade servant de fond de théâtre.

Donc parler à la cantonade serait en réalité faire un faux monologue en l’adressant activement à un interlocuteur absent et reellement à l’une ou plusieurs des personnes présentes sans leur permettre de répondre.

 

Exemple d’utilisation : Aussi ce dernier crut-il pouvoir répondre, d’un air rogue toutefois et à la cantonade.…(M. Proust : A la recherche du temps perdu)

Signification : Dormir profondément

Origine : Expression attestée au XVème siècle comportant plusieurs incompréhensions quant à ses origines.

En effet, par définition le sabot ne peut être le symbole d’un sommeil profond car il est l’image même du mouvement, bruit et agitation. Le sabot dans notre cas ne peut donc être la chaussure paysanne fort connue mais une toupie conique  à sa base et dont le haut est cylindrique que les enfants font pirouetter en la frappant à l’aide d’une fouet ou d’une lanière. Ces toupies sont appelés sabot par le fait que la plupart du temps elles sont confectionnées à l’aide d’un morceau de vieux sabot. Une toupie bien lancée demeurera immobile, dort sur place et ronfle doucement.

Exemple d’utilisation : La patronne, qui se portait aussi bien que son mari, dormait auprès de lui comme un sabot.

Signification : Dépenser sa fortune avant de l’acquérir, dilapider son capital avant de l’avoir reçu.

Origine : dicton du début du XVIème siècle qui puise ses origines dans le domaine de l’agriculture. En effet, le blé n’acquiert de valeur qu’arrivé à maturité sinon, il ne servirait pratiquement à rien car il n’aura aucune valeur: ni financière, ni nutritive. Celui qui mange son blé en herbe dépense son revenu avant de l’avoir gagné.

 

Expression française synonyme : vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

Signification : Partir rapidement et précipitamment, sans saluer.

Origine : Expression de la fin du XIXème siècle rattachée au sentiment d’antipathie existant entre les français et les anglais. De ce fait et grâce à cette haine tous les défauts de ce bas monde ont été affublés aux anglais. Le verbe anglaiser prenait le sens de voler au XIXème siècle et filer à l’anglaise était partir comme un voleur.

Selon d’autres interprétations, les latrines des élèves de St Cyr étaient appelées « les anglais » et le passage de pisser à l’anglaise pour dire s’enfuir d’un rendez-vous en prétextant un besoin urgent à filer à l’anglaise est simple et évident.

Une autre explication tendrait à dire qu’au XVIème siècle le terme anglais était assimilé à créancier que l’on fuyait à son arrivée. Mais le passage de créancier à voleur est moins évident.

En tous les cas de toutes les explications aucune ne semble être prouvée et la seule interprétation logique possible serait une motivaton de vengeance de deux populations qui se détestent!