Expressions S

Signification: Expression française qualifiant quelqu’un tenu en échec, rejeté ou refusé.

Origine : Expression française du XIXème siècle qui puise son origine de l’argot où  bouler signifie repousser ou rejeter et  blackball est un verbe utilisé par les britanniques faisant partie des clubs qui votaient l’admission d’un nouveau membre avec des boules de couleur déposées dans une urne. Avec les boules blanches, le candidat était retenu et une majorité de boules noires l’excluait.
Ce verbe d’origine anglaise a connu plusieurs transcriptions dont la plus connue est sous la forme « blackboller »
Le sens du verbe blackbouler est passé de son milieu d’origine à savoir les clubs britanniques au XVIII ème siècle,très fermés et où l’admission ne peut s’effectuer que grâce à un vote; à une généralisation à tous les milieux jusqu’à celui de la rue, vu l’origine argotique de cette expression française, pour signifier tout simplement recaler.

Signification: Expression française indiquant pour une personne l’allusion à une vie plus régulière et moins dissipée que par le passé.
Origine: Cette expression argotique remonte à la moitié du XIXème siècle et ses origines sont difficilement explicables vu leur nombre et leur diversité:
Selon certains historiens, le verbe se ranger avait le sens de s‘écarter de la circulation pour laisser le passage et celui de s’assagir.De ce fait cette expression française semble être un jeu de mots entre ces deux significations pour montrer une personne qui a laissé derrière elle sa vie dissipée pour mener une vie paisible loin de la frénésie de la circulation des voitures de l’époque à savoir les carosses.
Il se pourrait aussi que cette expression française soit le résultat d’un calembour de l’expression « changer de conduite », le but étant  d’introduire l’idée de mise hors circulation.
La troisième origine de cette expression française est la plus farfelue et nous vient du milieu des truands qui abandonnent le vol des voitures mais il ne s’agirait nullement des véhicules modernes car notre expression française est apparue à une époque nettement antérieure.

Exemple d’utilisation: selon « news-de-stars.com », Léonardo Di Caprio se range de voitures et révèle qu’il rêve de mariage.

Signification: Se faire porter malade ou feindre la maladie.

Origine: Expression française du  tout début du XXème siècle, issue des milieux des casernes car dans l’argot militaire, un soldat se faisait déclarer pâle quand souffrant, il se faisait admettre à l’infirmerie, la pâleur était supposée le premier symptôme de la maladie. Il s’agissait généralement d’une feinte pour échapper à une corvée ou un travail rebutants. Le verbe « porter » prend ici le sens de l’époque à savoir mettre quelque chose par écrit ou plus simplement écrire ou inscrire et dans la caserne  « se faire porter » signifie « inscrire son état dans les registres de l’infirmerie »
Toujours dans un contexte militaire, cette expression française a évolué dans le sens de faire « la pâle gueule » signifiant « être en état de stupeur ».

Expression française synonyme : Dans le milieu civil, « se faire porter pâle » se retrouve sous la forme « en faire une jaunisse »

Signification: s’inquiéter,  se faire du souci.

Origine : Afin de mieux comprendre cette expression française, il faudrait d’abord commencer par définir le « mouron ». Dans les champs, au bord des chemins ou dans les jardins, il est fréquent de trouver du mouron blanc ou mouron des oiseaux appelé morgeline servant à nourrir les oiseaux en cage. Par analogie, le mouron a vite désigné en argot une touffe de poils, puis les cheveux. Il s’agirait donc de s’inquiéter de telle sorte qu’on en est réduit involontairement à se faire des cheveux blancs

Expressions françaises synonymes : « se faire des cheveux blancs ». En remplaçant « faire » par « s’en faire », nous en obtenons d’autres dans le même sens mais à forte utilisation de secrétion biologique comme « se faire de la bile«  ou  » se faire du mauvais sang »

Signification : Se faire du souci.
Origine: Cette expression française du début du XXème siècle remonte à l’antiquité en référence à Hippocrate qui supposait que la rate était à l’origine de l’excès de bile noire, la mélancolie. Cette théorie a tellement été vulgarisée que dans l’imaginaire populaire, cet organe est devenu le symbole de l’humeur bonne ou mauvaise. De là plusieurs autres ont vu le jour comme « désopiler la rate » pour dire « faire rire » ou « se décharger la rate » pour « laisser éclater sa colère ». Au siècle dernier, la rate prenait le sens « d’effort » comme dans « il ne se foule pas la rate » pour dire « il ne fait aucun effort ».
Expressions françaises synonymes : Cette expression française vient s’ajouter à plusieurs autres faisant allusion aux mauvais traitements que l’on inflige à son corps lorsqu’on se fait du souci comme « se faire du mauvais sang » ou « se faire de la bile« 
Sous d’autres cieux : Cette expression française se retrouve en Afrique du Nord dans deux proverbes : le premier se traduit par « il détruit ses intestins » transcrit « ishak msarnou », le second généralisant tout le corps par « il se mange lui-même » transcrit par « yekel fi rouhou » où l’on retrouve dans les deux situations le même symbole d’auto-destruction.
Remarque : Se mettre la rate au court-bouillon a fait le titre d’un des romans de San  Antonio en 1965 mais nul ne peut vraiment assigner quel est du roman ou de l’expression française celui qui est venu en premier!

S’EN MOQUER (FICHER FOUTRE) COMME DE SA PREMIERE CHEMISE: Expression française du du XVI ème siècle qui signifie se désintéresser de quelque chose.

Il est à signaler tout d’abord que la première chemise dont il est question dans cette expression française est le premier vêtement d’enfant après les langes et le maillot.

L’expression française en question se retrouve sous une autre forme encore plus ancienne: « penser à quelqu’un comme à sa première chemise » où les mots « première » et « chemise » expriment à eux deux l’idée d’indifférence alors que dans sa forme moderne, ca serait plutôt au verbe « s’en moquer » qui indique le contenu global.

Signification: Expression française signifiant s’embrouiller, se tromper ou être maladroit
Origine: En argot, le terme « pinceau » désigne le pied ou la jambe et pour cause. L’origine remonte au XIVème siècle quand le terme pince a commencé par désigner l’extrémité d’un pied de cerf et par la suite une longue barre de fer crochue. Ensuite le terme s’est appliqué aux extémités des membres du corps humain.
A partir du XIXème siècle, notre expression française renvoie à la maladresse de celui qui s’emmêle les pieds ou les jambes au risque de tomber et d’une manière plus imagée celui qui n’a pas les idées claires.

SE METTRE AU VERT: Expression française de la fin du XIX ème siècle signifiant aller se reposer à la campagne.

Les origines de cette expression française remontent au XVIème siècle quand le terme « vert » a commencé à désigner la nature, la campagne dans le langage des citadins indiquant par delà l’endroit où il fait bon se reposer. Ensuite le terme « vert » se définit comme étant un lieu lointain servant de refuge pour s’éloigner des graves problèmes, terme issu du milieu des truands.

Selon certains auteurs, cette expression française vient du milieu équestre et mettre un cheval au vert équivaut à le nourrir de fourrage frais

Signification : Se priver de quelque chose ou se donner beaucoup de mal pour l’obtenir.

Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent. Le mot « veine » est pris dans son sens propre et se définit comme étant un vaisseau qui amènerait le sang au coeur. La métaphore véhiculée par cette  « veine » indique l’idée de privation extrême car le fait de se couper les veines équivaut à se vider de tout son sang et perdre sa vie. De ce fait c’est l’expression véhiculée par le saignement des veines à savoir « perdre la vie » qui indique le summum de cette privation. Le nombre quatre quant à lui viendrait de l’ancienne formulation à savoir « se saigner aux quatre membres »  et sa présence s’expliquerait par l’idée qu’une personne privée de ses membres est privée de beaucoup de choses importantes dont le droit le plus élémentaire à savoir celui d’aller et de venir.

Exemple d’utilisation : Il se saigna aux quatre veines pour établir ses six enfants dans l’enseignement. (M. Pagnol : La gloire de mon père)

Sous d’autres cieux : En Afrique du Nord cette expression française se retrouve sous deux formes pour indiquer le même sens: d’abord sous l’expression « nkataa lahmi » ou se déchirer la chair puis « nkataa rouhi » qui veut dire se déchirer l’âme ou « s’auto- déchirer ».

SANS TAMBOUR NI TROMPETTE: Expression française du XVII ème siècle signifiant secrètement et sans bruit.

Cette expression française remonte à l’époque où les troupes militaires qui partaient en guerre étaient accompagnées de musiciens avec les instruments de l’époque qui se composaient généralement de tambours et de trompettes pour les encourager. En cas de défaite, la retraite s’effectuait accompagnée des musiciens restants et si discretion doit être faite, il serait inutile d’y rajouter du bruit.

Cette expression française a quitté peu à peu le domaine militaire et s’est généralisée à tout acte effectué discrétement.

Notre expression française a su traverser les frontières pour se retrouver en Afrique du Nord colonialisme oblige, en d’autres termes transcrits par « tahet hess mess », traduits intégralement par « sous le bruit tu touches », « sous » utilisé dans le sens de « sans » et « toucher » faire quelque chose; le tout signifiant « faire ou effectuer sans bruit ».