Faire de grands efforts, se donner beaucoup de peine
Expression française dont les origines sont très anciennes puisqu’elle remonte à la fin du XVIème siècle. Un siècle auparavant l’expression en question existait sous la forme « suer sang et larmes »
« Suer sang et eau » est d’origine biblique et ferait allusion à la mort du Christ. Il parait que sa sueur se transformât en caillots de sang qui tombaient par terre. L’eau est dans ce cas synonyme de sueur qui par la force des choses est devenue symbole du travail. C’est pour cela que l’expression traduit le labeur acharné semblable aux affres et l’agonie.
Vous le représentez-vous, la nuit, dans son cabinet, élaborant à loisir et de son mieux cette harangue qui fera dresser un échafaud dans 6 semaines ? Le voyez-vous suant sang et eau pour emboiter la tête d’un accusé dans le plus fatal article du code. (V. Hugo : Le dernier jour d’un condamné)
On obtiendrait bien de résultats avec des hypothèses absurdes
Expression proverbiale française utilisée pour se moquer d’une supposition absurde en y répondant par une autre encore plus absurde. Elle serait la traduction intégrale d’un proverbe latin « si coelum caderet, multoe caperentur alaudoe ». Elle est considérée comme très ancienne et viendrait des gaulois que croyaient au fait que la fin du monde se déclencherait par la chute du ciel.
Toutefois le choix de l’alouette est un peu obscur mais certains interprètes considèrent l’oiseau, au vu de son envol et de sa chute qui se font de manière brutale, est considéré comme le médiateur entre Dieu et les hommes.
Avec des si on mettrait Paris en bouteille
Avoir des remords, beaucoup de regrets
Expression française qui sert à indiquer les regrets d’une personne pour avoir fait un acte. Certains auteurs jugent ce diction relativement récent alors que d’auteurs pensent qu’il remonterait plutôt au XVIIème siècle.
En effet, le fait de « s’en mordre les doigts » a été retrouvé dans des écrits de Corneille datant du milieu du XVIIème siècle, période pendant la quelle le verbe mordre ou se mordre est largement utilisé dans les expressions
Cette expression a été traduite dans diverses formulations et il a été possible de la retrouver sous la forme de « s’en mordre les doigts jusqu’au coude » ou « se bouffer les doigts ». Toutefois, il faut remarquer que ce fameux diction a acquis une forte notoriété bien au-delà de nos frontières, puisqu’il se retrouve en Afrique du Nord, tel quel dans sa traduction la plus intégrale.
Se faire du tort
Expression française qui puiserait ses origines dans le milieu des militaires. Certains mobilisés pour se faire porter pâle et éviter toute les corvées arrivaient à se tirer une balle dans le pied. Ceci provoquait automatiquement une incapacité à se déplacer et serait de ce fait un motif courant pour se faire rapatrier pour blessure de guerre. Il faut aussi dire que le fait de se tirer une balle dans le pied au sens propre du terme ne comportait pas de risques majeurs puisque le pied est considéré comme la partie du corps la plus éloignée du cœur.
Peu à peu l’expression gagna tous les milieux et reste utilisée pour ridiculiser une personne à cause de sa maladresse
Le Medef vient de se tirer une balle dans le pied en œuvrant contre la taxe carbone, car à moyen terme, le prix de l’énergie sera tellement cher, que la crise économique qui lui sera associée fera couler une bonne partie de ses adhérents. (Chloé Durand-Parenti : Le Point)
S’attaquer à la situation dont on est bénéficiaire ou lutter contre des personnes dont on tire profit
Afin de mieux comprendre l’origine de cette expression française qui remonte à la fin du XIXème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.
Au cas où l’expression est prise dans son sens le plus propre, la métaphore utilisée est on ne peut plus aisée à interpréter. Toute personne qui frôle l’inconscience au point de couper une branche d’un arbre sur laquelle il est assis va tout simplement se retrouver par terre. Par ailleurs son comportement sera jugé comme étant insensé.
Toutefois, l’expression peut être interprétée différemment puisque dès la fin du XXème siècle le verbe scier prend le sens de détruire la situation d’une personne et le complément rajouté à notre dicton ne fait que renforcer la situation applicable à soi-même.
Après-moi le déluge, et ce que deviendront ses autres collaborateurs, je m’en contrefous. Mais je ne veux pas me trouver le bec dans l’eau à quarante-deux ans, après avoir scié la bonne branche sur laquelle j’étais assis. (M. de Saint-Pierre)
Se tirer une balle dans le pied, tirer sur l’ambulance
Il faut savoir se préparer aux extrémités auxquelles on ne souhaite pas recourir.
Expression proverbiale française qui puise ses origines dans le monde latin où elle se retrouvait sous la forme « si vis pacem, para bellum » et qui serait une base du concept de paix armée.
Elle s’expliquerait par le fait que celui qui veut la paix chez lui doit faire la guerre ailleurs quoi que cette interprétation diffère selon les linguistes. Mais l’exemple a été vu chez les romains qui sont allés se défendre loin de leurs frontières quand ils ont été harcelés par les barbares. Pour cela ils avaient faits la guerre chez les ennemis pour les occuper à défendre leurs terres et qu’à ce titre la paix et la prospérité régneraient chez eux pendant des siècles.
L’origine de cette tradition est bien sur romaine et serait due à Romain Végèce, auteur qui souligne l’importance d’une très bonne préparation des actions militaires, en opposition avec la dépendance au hasard.
Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entrainer soigneusement les soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habilités et non à la chance. (Végèce)
Se débarrasser des personnes moins productives, plus âgées
Expression française qui remonte au XIXème siècle et qui puiserait ses origines dans le milieu de certaines ethnies polynésiennes. Il était d’usage chez ces peuplades d’éliminer les vieilles personnes qui devenaient trop faibles pour grimper sur les cocotiers et réaliser la cueillette.
En pratique, ces tribus faisaient monter les plus âgées d’entre eux au sommet d’un cocotier et commençaient à secouer l’arbre de manière très rigoureuse. Si le vieillard mourrait, cela équivalait à une bouche de moins à nourrir, sinon il continue d’apporter son du à la collectivité. En tous les cas selon certaines interprétations, ce n’est pas n’importe quel vieillard qui était destiné à monter sur le cocotier mais le chef de la tribu dont certains voulaient prendre la place.
De nos jours l’expression « secouer le cocotier» ne fait plus allusion à une élimination physique mais elle reste utilisée dans le langage des entreprises comme étant un processus de sélection de ceux qui demeurent bons pour le service.
Dans une carrière, dont les ainés s’étaient fait secouer d’importance, haut du cocotier, par les jeunes loups dans la nouvelle vague. (A. Boudard)
Savoir modérer ses exigences, être moins absolu
Expression française fort connue et utilisée dans le langage courant qui existe depuis le milieu du XVème siècle. Ses origines sont très anciennes et remontent au temps où les philosophes grecs ont expliqué les avantages du vin coupé avec de l’eau pour éviter l’ivresse qui pousse à commettre des fautes graves allant jusqu’au crime.
Ce serait d’ailleurs Bacchus, le Dieu du vin qui donna l’idée d’ériger des statues à ceux qui apprennent à la population à se modérer dans l’usage du vin. C’est pour cela que l’expression « mettre de l’eau dans son vin » prend au sens propre le fait de prévenir par le mélange des deux liquides les effets malencontreux du vin pur et dans un sens figuré, le fait de calmer un emportement grossi par les menaces ou carrément, diminuer tout projet ambitieux à une mesure plus sage le rendant plus abordable.
Thénardier poursuivit : Vous voyez quand je mets pas mal d’eau dans mon vin. Je ne connais pas l’état de votre fortune, mais je sais que vous ne regardez pas à l’argent, et un homme bienfaisant comme vous, peut bien donner deux cent mille francs à un père de famille qui n’est pas heureux. (V. Hugo : Les Misérables)
Calmer son jeu
Se faire du souci, être extrêmement inquiet
Expression française du XIXème siècle basée sur une métaphore assimilant « les sangs » comme faisant référence au corps humain dans sa totalité. L’origine remonte au moyen-âge, époque pendant laquelle la médecine considérait que l’état général du corps et de l’esprit avait un rapport avec le sang, ce dernier constituant une des humeurs dont l’équilibre assurait la bonne santé. Un déséquilibre sanguin pouvait donc procurer un sentiment d’angoisse et d’inquiétude
D’autres fois, Coupeau emmenait toute la coterie boire un canon, Boche, les peintres avec les camarades qui passaient ; c’était encore une après-midi flambée. Gervaise se rongeait les sangs. (E. Zola : L’Assommoir)
Traiter une affaire de manière habile ou rusée
Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il serait intéressant de définir en premier abord les mots qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. En effet, et dans ce cas précis il est question du mot fin et il remonte au XIIIème siècle pour désigner quelqu’un de rusé et d’habile. Quant au « se » et « la », ils désignent les participants et l’affaire en question.