Expressions C

Signification

C’est son idée favorite, idée fixe

Origine de l’expression « c’est son dada »

Le dada dans  cette expression française d’origine anglaise est défini comme étant un vocable enfantin pour désigner un cheval et particulièrement le cheval à bascule en bois.

Ce serait l’auteur  Sterne qui mit l’idée de Dada à la mode à travers son lire « le voyage sentimental » où il emploie le terme de « Hobby Horse » qu’il applique à une sorte d’idée fixe.

Mais ce fameux « hobby-horse » est au sens propre une sorte de bâton que chevauchent les enfants et qui s’assimile au fameux cheval de bois qui a toujours fait partie des jouets des enfants de l’époque.

Peu à peu ce « hobby-horse » a pris une sens figuré et « to ride on’s hobby horse » se traduit intégralement par enfourcher son dada, en d’autres termes poursuivre une idée favorite au-delà de ses limites.

Exemple d’utilisation

Toujours chevauchant leur dada, à savoir foncer avec des armes mobiles, nos pontifes de l’X, général Langlois en tête, ne rêvaient que canon léger. (V. Margueritte)

Expressions françaises synonymes

Un cheval de bataille, un violon d’Ingres

Signification

Très propre ou parfaitement réalisé

Origine de l’expression « c’est nickel »

Expression française sortie droit du dictionnaire  argot, qui selon certains interprètes est très ancienne et remonterait à la renaissance. En effet, dans les demeures des riches de l’époque, les baignoires étaient généralement en marbre et la cuve était recouverte d’un tissu pour éviter le froid.

De plus la fameuse salle de bain s’écrivait au pluriel car elle comptait deux baignoires dont l’une était utilisée pour se laver et la seconde pour se rincer et ce jusqu’au XVIIème siècle.

Selon d’autres interprétations, cette expression viendrait du domaine médical et plus précisément de celui des dentistes. Ces derniers lors des soins utilisent un alliage de nickel et de chrome pour les prothèses dentaires du fait de la parfaite résistance à l’oxydation et à la corrosion, symbole de propreté. Bien sur d’autres interprétations ont fusé puisque certains ont jugé utile de rajouter « chrome » à l’expression « c’est nickel » en rapport aux pièces de voitures jugées à leur apparence impeccable.

En tous les cas quelque soit le monde d’origine de cette expression, le rapport qui puisse exister entre ce métal et la propreté c’est la surface du nickel, où qu’elle soit, est reconnaissable à son aspect brillant et donc propre.

Expression française synonyme

Nickel chrome

 

Signification

A l’envers, mis à terre

Origine de l’expression « cul par-dessus tête »

Expression française qui a vu le jour au XVème siècle et qui est généralement utilisée avec les verbes tels que renverser et tomber. Elle exprime l’idée de ce qui est à l’envers ou renversé.

Elle cherche à déterminer de manière familière, voire argotique le fait que ce qui est généralement situé en haut est en fait en bas et à l’inverse, ce qui est en bas se retrouve à un niveau élevé. L’expression s’utilise rarement pour décrire des choses mais va servir plutôt pour des personnes. « Tomber cul par-dessus tête » est devenue anachronique et donc de moins en moins utilisée.

Exemple d’utilisation

Et nous tombions des Flandres, cul par-dessus tête dans ce petit bosquet devant la maison abandonnée où nous faisions popote. (L. Aragon)

Expressions françaises synonymes

A la renverse, avoir les quatre fers en l’air, jambes par-dessus tête, sens dessus-dessous

Signification

Tu peux toujours courir, il n’y a aucune chance que cela se produise

Origine de l’expression « Compte là-dessus et bois de l’eau fraiche »

Expression française qui aurait existé depuis le XVIIIème siècle sous la forme « compte là-dessus ». Elle fut utilisée comme formule ironique, indiquant le sens contraire puisque, il s’agit dans ce cas de l’exprimer à celui à qui on ne rendra jamais ce prétendu service.

Ce n’est qu’au début du XIXème siècle que le complément « bois de l’eau » à qui il fut plus tard ajouté l’adjectif  « fraiche ». Ceci a été expliqué différemment par les interprètes. Pour les uns la formulation équivaut à une sorte de sacrifice où il est question de remplacer un bon vin par de l’eau et surtout pour ne rien obtenir. Pour d’autres, « bois de l’eau fraiche » viendrait d’une expression plus ancienne à savoir « vivre d’amour et d’eau fraiche ».

L’expression « compte là-dessus et bois de l’eau fraiche » est généralement utilisée pour raconter n’importe quoi à une personne qui y croit. Il est donc question de charrier une personne naïve qui avale ce genre d’énormité.

En Afrique du Nord et particulièrement en Tunisie, l’expression équivalente traite d’un autre sujet en rapport avec l’argent. En effet il est question de se fatiguer à compter de l’argent qui n’est pas en notre possession, se traduisant pas « taaya wenti taqbadh »

Expression française synonyme

Faire avaler des couleuvres

 

Signification

Homme qui ne s’acquitte pas de ses dettes, qui ne rend jamais ce qu’on lui prête

Origine de l’expression «  cet homme a bon cœur, il ne rend rien »

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française, il faudrait commencer par définir le « cœur » qui y est utilisé.  A première lecture et selon le vocabulaire de notre époque, la phrase est incompréhensible car il ne peut exister de rapport entre une personne qui a bon cœur et celle qui ne rembourse pas ses dettes.

Mais le « cœur » de l’époque est pris dans un contexte physiologique de la nausée et du vomissement et se rapporte notamment à l’estomac. En se référant à l’ancien français, langage courant d’avant le XVème siècle, le cœur ou « cuer » de l’époque serait dérivé de courage et va rappeler l’esprit, la raison et la mémoire

A partir de là l’expression « cet homme a bon cœur, il ne rend rien » peut donc être interprétée sur la base de la définition de cœur en rapport avec la nausée qui est un malaise sans vomissement. Notre acteur va donc prendre ce qu’il peut aux autres  au point d’en être écœuré et avoir la nausée mais sans  rien rendre

Signification

Expression utilisée pour indiquer un endroit trop éloigné

Origine de l’expression « c’est au diable vauvert »

Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française très ancienne, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque.

Selon certaines interprétations, il existait au Xème siècle à Paris une habitation de plaisance située dans un lieu appelé Vauvert et qui aurait été construite  par le roi Robert. De par l’explication de l’époque vauvert faisait allusion à deux termes latins vallis viridis se traduisant par vallée verdoyante. Cette bâtisse était entourée de carrières et le vent s’y incrustait avec un grand bruit. Ceci n’a pas tardé à enrichir les conversations de l’époque à ce sujet par une population qui croyait dur comme fer aux superstitions et à ce titre croyait que tous les diables de l’enfer se réunissaient en ce lieu.

Ce serait dit-on les chartreux qui logeaient pas loin de là et voulant à tout prix acquérir la propriété s’en donnèrent à cœur joie pour exploiter cette frayeur et ceci entraina que plus personne ne s’en approchait. Mais tout le monde était d’accord sur un point à savoir que seuls les moines pouvaient faire disparaitre les esprits qui hantaient la propriété.

Ce fut Saint-Louis qui rencontra les moines  au XIIIème siècle et s’accorda avec eux pour qu’ils le débarrassent de cette propriété en en devenant propriétaires et ce, à titre gracieux, par un système de donation. Mieux encore, ils purent profiter de la maison ainsi que ses dépendances et appartenances.

Ce n’est qu’au XVIème siècle que le diable vauvert se transforma en expression grâce à La Fontaine qui l’utilisa dans une de ses fables.

Exemple d’utilisation

Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert, emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert. (G. Brassens : Les funérailles d’antan)

Signification

Terminé entièrement et prêt à être utilisé

Origine de l’expression « clés en main »

Expression française assez ancienne qui remonte au XVIIIème siècle et qui a longuement été l’apanage des chantiers de construction. En effet, une construction clés en main est une construction terminée entièrement et mise à la vente à un prix forfaitaire.

Toutefois, cette notion de clés en main montrait à l’époque des difficultés d’évaluation puisque le forfait était sensé regrouper la somme des devis des artisans ayant participé à l’élaboration du chantier auquel il fallait rajouter les difficultés qui survenaient au fil de l’avancement des travaux. De ce fait, vendre une construction clés en main n’indiquait pas seulement qu’elle était complètement finie mais qu’elle était cédée sur la base d’un prix convenu à l’avance et qui ne risquait pas de changer sous aucun prétexte.

Peu à peu, l’expression vit son domaine d’utilisation s’élargir pour atteindre le fait de vendre toute chose utilisable de suite et pour un prix fixé à l’avance. La notion de clé perd donc son sens propre de moyen d’accès à une résidence mais reste utilisé comme processus pour atteindre un but prédéfini.

Selon d’autres interprétations, l’expression « clés en main » est inspirée de l’anglicisme « turn key » traduit par « tournez la clé ». Or le terme clé est par définition cet objet servant à ouvrir ce qui est verrouillé et de ce fait au figuré la façon de résoudre un problème, une sorte de voie d’accès, un indice qui puisse permettre une meilleure compréhension de la situation.

Toutefois, « clés en main », selon le Dictionnaire des Expressions et Locutions, a pourtant été utilisé dans des contextes autres que ceux décrits ci-dessus et qui semblent un tant soit peu inattendus comme chez J. Testart dans son œuvre « L’œuf transparent » où les enfants clés en main faisait appel au phénomène de la fécondation in vitro.

Signification

Cela risque fort de lui arriver

Origine de l’expression « ça lui pend au bout du nez »

Expression française dont les origines sont très anciennes puisqu’elle remonte à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème selon les interprétations. A cette époque elle existait sous la forme « ça lui pend devant le nez ».

Pour mieux en comprendre les origines, il est important de commencer par définir les termes qui la composent selon le dictionnaire de l’époque. Le verbe pendre au XIIIème siècle prenait le sens de tout ce qui était fixé par le haut et à ce titre, l’image de celui qui avance sans regarder ce qui est fixé en hauteur peut trébucher, tomber et bien sur lui arriver malheur. C’est pour cela que l’expression s’explique par le fait que ce qui risque d’arriver à quelqu’un par sa faute  viendra à coup sur.

Mais ce malheur est dans notre cas proche du bout du nez et ne l’a pas encore touché ce qui se traduit par l’arrivée d’un danger imminent s’il entreprend encore certaines choses et il est possible de l’éviter puisqu’il aurait été prévenu des faits.

A travers le temps, « devant » a été remplacé par « au » et complété par « le bout ». C’est à partir du XIXème siècle  que notre expression fut complétée par des qualificatifs pour la transformer en « ça lui pend au bout du nez comme une citrouille »

Exemple d’utilisation

Je protestai que j’avais toujours été sérieuse là-dessus. Eh bien, restez-le ! Aboya-t-il, sinon vous savez ce qui vous pend au nez. Il partit en trombe. (C. Rochefort)

 

 

Signification

Ce qui est tombé n’a pas de propriétaire et appartient à celui qui le ramasse

Origine de l’expression « Ce qui tombe dans le fossé est pour le soldat »

Expression proverbiale française du début du XIXème siècle dont l’origine est censée appartenir au milieu des militaires. Pourtant, il semble qu’aucun écrit n’atteste ou n’évoque l’idée de ce soldat dans l’explication de ce proverbe. L’idée de base est que l’homme soigneux va profiter des pertes du négligent et il en ressort l’idée de profit justifié.

Il se pourrait donc que le soldat serait tiré du solde d’argent ou de profit exprimé dans le fait de faire soldat, synonyme du fait de s’arroger la plus grande part d’un héritage

Exemple d’utilisation

Voyons, mon vieux, je ne l’ai pas volé ce bibelot, que je te dis. Tout ce qui tombe au fossé, c’est pour le soldat. Franchement, l’autre jour, quand tu te baladais, sans un sou en poche, si tu avais trouvé vingt francs, est ce que tu les aurais portés chez le commissaire ? (F. Coppée)

Signification

C’est tout à fait mérité

Origine de l’expression « c’est bien fait »

Expression française sous forme de locution qui est considérée comme banale. Elle pourrait être intéressante au niveau culturel par le fait qu’elle exprime l’idée de ce qui est bien accompli par la destinée ou l’évènement est conçu comme punitif et à ce titre ce qui arrive aux autres comme fait désagréable et pénible est bien mérité. Toutefois l’expression ne s’applique jamais au locuteur même mais à autrui.

Exemple d’utilisation

Vous ouvrez votre porte à des marauds et vous vivez avec eux, vous serez trahi, persiflé, méprisé. Le plus court est de se résigner à l’équité de ces jugements et de se dire à soi-même « c’est bien fait ». (Diderot : le neveu de Rameau)